À l’heure actuelle, près de 4 % de Français ne bénéficient toujours pas d’une couverture complémentaire. Pour essayer d’y remédier, l’assurance vie compte solliciter plus de financement de la part des assureurs. Ces derniers rétorquent cependant que ce ne serait pas la solution, pointant du doigt les failles du système de santé français.

Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) doit présenter cet été un rapport mentionnant les éventuelles pistes de financement pour la santé. Un apport financier supplémentaire qui vise à réduire le taux de Français ne bénéficiant pas d'une couverture complémentaire santé. Les assureurs, toutes familles confondues, seraient ainsi davantage mis à contribution via des taxes qui leur seront imposées par l'exécutif. Une solution que dénonce l'Association pour le développement de l'assurance en France (ADAF).
D'après cette association, le système de santé français est l'un des plus performants au monde et le problème n'est pas le financement, mais plutôt l'accès aux soins.
Réformer la couverture des jeunes
Pour l'ADAF, le système de santé français présente des failles, qui ne résultent pas des moyens financiers mis à disposition de la Sécurité sociale. L'association pointe notamment du doigt la couverture des jeunes et des personnes âgées. Son président, Jean-Claude Seys, a indiqué que l'on reproche au système de laisser 4 % des citoyens de l'Hexagone sans couverture complémentaire. Or, la plupart de ces personnes sans couverture sont des jeunes qui sont en bonne santé et ne trouvent donc pas intérêt à souscrire à un contrat d'assurance.
En outre, une bonne part d'entre eux ont volontairement choisi de ne pas accéder à une couverture complémentaire. Au président de l'ADAF de rajouter concernant ces jeunes :
Ils pourraient souscrire volontiers s'il y avait une assurance « risque élevé » coûtant très bon marché, mais plus personne n'en vend, car l'État a décidé de considérer que ce genre de contrats n'était pas responsables.
Selon l'association, la solution pour diminuer le taux de Français sans assurance santé complémentaire serait ainsi de prendre en charge les individus concernés en les rattachant au contrat de leurs parents pour une durée déterminée, et non d'augmenter les financements.
Réduire les coûts grâce à des conditions fiscales plus avantageuses
Parmi les Français renonçant à une couverture complémentaire, on retrouve également les seniors. Et pour cause, le coût de la complémentaire santé est élevé pour les personnes âgées. Sur ce point, les assureurs peuvent être perçus comme fautifs, mais d'une certaine manière on ne peut pas le leur reprocher.
L'état de santé est l'un critères fondamentaux pris en compte pour déterminer les cotisations. Or, la consommation de soins chez les seniors est plus élevée. Les assureurs, devant amortir leurs dépenses, fixent ainsi des prix plus élevés. Néanmoins, l'ADAF assure que la santé pourrait coûter moins cher aux personnes âgées s'ils disposaient de conditions fiscales plus favorables, pointant du doigt les contrats collectifs des actifs.
En effet, les contrats collectifs bénéficient d'exonérations fiscales et sociales très avantageuses par rapport aux non-actifs. À Jean-Claude Seys de dénoncer :
Il y a un grand principe juridique et fiscal en France qui est l'égalité de tous devant l'impôt. Alors pourquoi certains sont-ils subventionnés et d'autres pénalisés ?
D'après l'ADAF, établir des contrats collectifs pour les personnes âgées permettrait de réduire considérablement les coûts et ainsi inciter davantage de seniors à souscrire à une complémentaire santé.