En France, les personnes atteintes d’une maladie mentale bénéficient en majorité du soutien et de l’accompagnement d’un proche, par exemple une tante, un frère ou encore un conjoint. Ces aidants familiaux se trouvent donc en première ligne face aux troubles psychiques, une position qui n’est pas sans conséquence sur leur propre santé.

Un début de sensibilisation autour du fardeau des aidants familiaux face aux maladies mentales

Selon le Baromètre des aidants 2019, le nombre d'aidants familiaux en France avoisine 11 millions de personnes, dont 61 % occupent un poste à plein temps ou à temps partiel au sein d'une entreprise. Au-delà de l'incidence sur leur vie professionnelle, cette grande responsabilité pèse aussi lourd sur leur santé et leur bien-être, surtout dans le cas des personnes qui s'occupent d'un proche atteint d'un trouble psychique grave. L'émission Enquête de santé sur France 5 du 8 décembre dernier s'attarde longuement sur la détresse de ces familles, dont le quotidien est rythmé par les :

  • crises ;
  • changements d'humeur ;
  • nombreux soins à prodiguer au malade.

Une enquête révélatrice des maux des aidants familiaux

Le documentaire diffusé sur France 5 lors de l'émission Enquête de santé la semaine dernière filme la réalité des amis et des familles qui s'occupent au quotidien des personnes souffrant d'un trouble psychique grave. En dépit de l'accompagnement et du soutien d'associations et d'organismes de mutuelle familiale, ces aidants subissent en permanence une situation souvent intenable et stressante.


Le débat qui a suivi la diffusion de l'enquête menée par Bruno Timsit a d'ailleurs apporté des éclaircissements poignants sur la vie de ces aidants. Ce débat a aussi permis de braquer la lumière sur les structures et associations qui viennent en aide aux aidants familiaux affectés par le stress ou le surmenage lié à leur position. Parmi ces organismes figurent notamment l'Argos 2001, l'Unafam, la Compagnie des Aidants et la fondation FondaMental, dont les dirigeants ont été invités sur le plateau de Marina Carrère d'Encausse.

Ces établissements ont insisté sur la nécessité, pour les proches et familles, de s'ouvrir et de demander de l'aide aux associations compétentes afin de ne pas sombrer dans la dépression. Pour le moment, les aidants qui suivent ces programmes d'aide sont rares.

Des aidants familiaux stressés et multitâches

Faute de soutien adéquat, le quotidien des aidants familiaux est très éprouvant physiquement et mentalement. De jour comme de nuit, les proches et familles doivent se montrer attentifs à la santé du patient. À la fois aide-soignants, infirmiers et psychiatres, ces aidants multitâches subissent en même temps l'indifférence générale :

  • du monde médical ;
  • des autorités ;
  • de leur employeur.

Leur épuisement moral et physique pèse beaucoup sur leur propre santé, comme l'illustre le cas de Barbara qui s'occupe d'un fils atteint de schizophrénie. Cette mère de famille a dû troquer sa vie sociale par une garde 24/7 qui la met dans un état de fatigue permanente. D'autres aidants souffrent de dépression. Il y a aussi ceux qui ont quitté leur travail pour s'occuper de leur conjoint ou leur enfant malade. Et la situation est loin d'être anodine ou isolée : les maladies mentales graves, dont la bipolarité, la schizophrénie et les troubles de la personnalité touchent effectivement 2 millions de personnes en France.