La protection sociale des fonctionnaires publiques suscite aujourd’hui débats et interrogations. Les dispositifs actuels présentent d’énormes failles que les trois inspections générales n’ont pas manqué de pointer du doigt. Ces dernières déplorent, entre autres, la participation financière moindre des ministères à la Protection sociale et espèrent que la réforme apportée par la loi du 6 août porte ses fruits.

Les ministères n'en font pas assez pour leurs agents !
Les fonctionnaires ne sont pas les mieux lotis en matière de complémentaire santé. C'est ce qui ressort du rapport rédigé par les trois inspections générales (IGA, IGF et Igas), lesquelles ont passé en revue la situation des travailleurs du secteur public vis-à-vis de la protection sociale.
Les inspections ont été menées dans le cadre de la réforme adoptée le 6 août, portant sur la protection sociale des agents de l'État et dont les contours n'ont pas encore été clairement définis. Les lacunes prélevées seront donc prises en compte au moment de l'élaboration définitive de ladite réforme.
La fonction publique est celle qui a récolté la plus mauvaise note de la part des rédacteurs du rapport. Ces derniers reprochent à l'entité
« Le manque d'organisation lors des interventions sur la protection sociale »
Mais aussi
« Le trop peu d'influence qu'elle accorde aux organisations syndicales ».
Le rapport insiste également sur la participation financière des différents ministères pour financer la protection sociale de leurs agents.
Dans le secteur privé, l'employeur a l'obligation de participer à hauteur de 50 % au financement du complémentaire santé. Dans le secteur public, le budget alloué à ce financement continue de baisser à vue d'œil.
Par exemple, selon les chiffres de 2017, le ministère de l'Éducation nationale ne participe qu'à hauteur de 3 euros par an et par agent. Le ministère de la Justice fait à peine mieux avec 10 euros.
Alors qu'il reste bien en dessous des chiffres du secteur privé, le ministère des Affaires étrangères et européennes fait un peu remonter la moyenne en déboursant 125 euros par an et par agent.
L'ouverture à la concurrence est en train de tout chambouler
Le multiréférencement, qui se traduit par l'ouverture à la concurrence, est en train de mettre sens dessus dessous le marché du complémentaire santé. Qui plus est, les résultats attendus n'ont pas été atteints.
En ayant recours à un comparateur de mutuelle, il apparaît que bon nombre de compagnies d'assurance souhaitant entrer sur ce marché sont contraintes de changer leur modèle économique et d'afficher des tarifs réduits, malgré la menace évidente d'essuyer des pertes.