Une campagne permettant de déceler la présence de pesticides dans l’air a été réalisée à l’échelle nationale entre juin 2018 et juin 2019. Elle a été pilotée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Eu égard aux résultats de cette étude, l’instance scientifique a décidé de prendre des mesures.

Pour la première fois, les pesticides suspendus dans l'air ambiant ont été analysés dans le cadre d'une campagne nationale. Les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) y ont participé. Il en est de même pour l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Les résultats devraient permettre aux pouvoirs publics d'implémenter une stratégie nationale de contrôle des émissions de pesticides. La mutuelle santé finira-t-elle par reconnaître les maladies y afférentes ?
Des prélèvements ont été effectués sur 50 zones géographiques en France métropolitaine, mais aussi outre-mer. En plus de sites habités, l'Anses a étudié des surfaces agricoles.
Repérer les sources d'émissions de pesticides pour éradiquer le problème
Après avoir étudié les nombreuses molécules présentes dans l'air ambiant, l'Anses a trouvé des traces de certaines substances interdites à la vente depuis des années. Les associations qui ont contribué à la recherche sont parties de l'hypothèse que les pesticides prohibés, qui imprègnent encore le sol, se sont évaporés. C'est ce que relaye France Info.
L'Anses a pris la décision de mener des recherches plus approfondies pour comprendre les causes de cette présence persistante. Elle ne manquera pas non plus d'évaluer le niveau d'exposition aux différents pesticides, notamment à travers la respiration, la voie cutanée et l'alimentation. L'instance scientifique espère régler le problème à la source. Il faut savoir que pour l'heure, les pesticides ne sont pas encore soumis à une quelconque surveillance réglementaire en France.
Une quantité considérable de perturbateurs endocriniens dans l'air
Pendant douze mois, les experts de l'Anses ont travaillé sur l'identification et la concentration des substances pouvant être respirées dans l'air extérieur. Ils ont en relevé 70. Selon les circonstances, elles forment des composantes de médicaments dédiés aux animaux ou des produits conçus pour protéger les végétaux (comme les biocides et les solutions antiparasitaires).
Parmi ces substances, 32 feront l'objet d'analyses supplémentaires par l'organisme public. D'ailleurs, 9 de ces actifs ne peuvent pas être utilisés en France, en raison de leur caractère particulièrement toxique. Le lindane en fait notamment partie. Considéré comme cancérogène, cet insecticide a été retiré du marché en 1998. Or, des traces de ce produit ont été observées dans la grande majorité des échantillons (80 %). Ces derniers comportaient également d'autres pesticides comme le folpel ou le glyphosate.