Alors que moins de huit octogénaires sur dix ont reçu leurs deux doses de vaccin anticovid en France, les autorités sanitaires espagnoles se targuent d’avoir fini leur mission auprès de leurs citoyens du troisième âge. À l’heure où l’ombre du variant Delta plane sur l’Europe, le pays compte accélérer la vaccination des jeunes, d’autant que cette tranche d’âge souffre aujourd’hui d’une grande incidence.

L’Espagne se focalise maintenant sur les jeunes pour sa campagne de vaccination anticovid

Sur la base du volontariat, c'est la politique que bon nombre de pays véhiculent à chaque campagne de vaccination contre le Coronavirus. Pour la France, un ordre de priorité a été quand même établi tout du long, c'est-à-dire l'immunisation des individus les plus vulnérables a été organisée en premier.

En Espagne, une fois les employés de première ligne vaccinés, les autorités sanitaires s'attaquent à la tranche d'âge la plus avancée pour revenir aux moins âgés. Le pays peut être fier d'afficher un carton plein aujourd'hui pour les plus de 80 ans, d'autant que les citoyens espagnols sont peu réfractaires face aux vaccins anticovid. Désormais, les vingtenaires vont aussi pouvoir y accéder pour freiner le net accroissement des contaminations dans cette catégorie d'âge, depuis une dizaine de jours.

Une proximité fortement efficace

L'efficacité des vaccins anticovid, contre le développement de formes aggravées, est effective après l'administration des deux doses. En France, il en est ressorti 74% pleinement immunisés chez les plus de 80 ans, 86% chez les plus de 70 ans et 82% chez les plus de 60 ans – qu'ils disposent ou non d'une mutuelle senior. Des statistiques élevées, certes, mais qui le sont moins en comparaison avec celles de l'Espagne qui a recensé :

  • 100% chez les octogénaires ;
  •  97% chez les septuagénaires ;
  •  95% chez les sexagénaires.

La méthode adoptée était la même pourtant, notamment une politique de volontariat pour immuniser la population la plus fragile, dont le personnel soignant (en milieu médical et maisons de retraite). Ensuite, les seniors ont été servies à commencer par les plus âgés.


Ce qui diffère quelque peu des autres pays voisins, les autorités sanitaires espagnoles ont joué la carte de la proximité. Une prise de contact systématique a été déployée pour organiser le premier rendez-vous du citoyen concerné, le fichier national de la sécurité sociale aidant. Et il s'est avéré que 4% des résidents seulement se sont montrés répréhensifs. Une tendance qui s'expliquerait par le nombre élevé de victimes de la pandémie ainsi que les mesures fortement restrictives qui s'étaient ensuivies.

L'attention se porte maintenant sur les jeunes

L'avènement de la mutation Delta en terre européenne génère actuellement un climat d'inquiétudes. Plusieurs mesures sont mises en place pour freiner sa propagation, d'autant plus que ce variant est bien plus virulent que ses prédécesseurs.

Cibler les jeunes devient alors la priorité des autorités sanitaires espagnoles. À noter d'ailleurs qu'avec le procédé que le pays a appliqué, il en est encore à la vaccination des 30-39 ans. Or, ces dix derniers jours ont été marqués par une hausse exponentielle des nouveaux cas dans la tranche d'âge 20- 29 ans, à raison de 814 cas pour 100 000 personnes sur 14 jours contre 252 pour l'ensemble de la population.

La faute notamment à l'allègement des gestes barrières ainsi que la réouverture des lieux de rassemblement, tels que les bars, les discothèques, ainsi que la possibilité d'organiser des fêtes estudiantines dans des endroits clos. Pour autant, l'accès limité aux vaccins pourrait aussi être la cause de cette vague de contaminations chez les jeunes.

Ainsi, à l'issue de la récente la réunion hebdomadaire du Conseil interterritorial de santé, la vaccination des moins de 30 ans va être accélérée, et ce, sans attendre la prochaine rentrée scolaire et universitaire. D'après le chef du gouvernement, Pedro Sánchez :

Lorsque les générations les plus vulnérables sont protégées […], faire se chevaucher la vaccination de diverses tranches d'âge pour protéger ceux qui souffrent de la plus grande incidence, c'est-à-dire les jeunes.