Les lieux de contamination au Covid-19 restent toujours difficiles à identifier, tout comme la façon dont la maladie virale se transmet d’une zone à une autre. Les informations issues du contact tracing n’aident pas les experts. En effet, les clusters de contamination ne représentent pas la réalité dans son ensemble. Avec l’aide des épidémiologistes, le gouvernement veut y remédier.

Les cas de contamination ont augmenté de 28 % sur le Vieux Continent depuis l'entrée dans la saison hivernale. Du fait de cette progression, les organismes responsables du traçage de contacts peinent à suivre. Est-il autant des professionnels de la mutuelle santé ?
D'après les chiffres publiés par l'Agence nationale de santé publique, les clusters repérés constituent toutefois seulement 8,7 % des cas recensés depuis que le confinement a été levé. Pour maîtriser la seconde vague de contaminations, le président de la République a mis en place un couvre-feu. Estimant que les soirées animées contribuent à la propagation du virus, il tient à ce que les contacts privés soient évités.
Quels éléments de réponses le traçage de contacts apporte-t-il ?
Dans la plupart des cas, le Covid-19 se transmet dans les lieux ouverts au public et dans les transports en commun. Pour chaque cas confirmé d'infection par le coronavirus, seulement 2,8 individus contacts sont repérés. En outre, 73 % des patients testés positifs ne sont pas inclus dans la liste de cas contacts. Selon Daniel Lévy-Bruhl, qui travaille pour Santé publique France (SPF) en tant qu'épidémiologiste, les outils de traçage de contacts permettent de prévenir les personnes identifiées ou suspectées.
Toutefois, les données des plateformes ne permettent pas de mettre en lumière les circonstances précises des contagions. Dans l'espoir de résoudre cette problématique, SPF collabore avec l'Institut Pasteur. Daniel Lévy-Bruhl affirme qu'une étude sera réalisée sur un échantillon important de la population. Il espère que les résultats soient dévoilés dans les mois à venir.
Le mystère reste entier sur les chaînes de contamination
SPF avance que l'étude des foyers de contamination sert uniquement à évaluer les risques correspondant aux différents secteurs. Par exemple, elle permet de constater que les cas de déficience respiratoire liés au Covid-19 concernent davantage les maisons de retraite que les crèches. Par ailleurs, les endroits où les clusters se trouvent ne peuvent pas être représentatifs des zones de propagation du virus dans leur globalité, souligne Daniel Lévy-Bruhl.
Patrick Rolland, qui a instigué le système de traçage mis en place par SPF, appuie ces arguments en tant que coordonnateur interrégional de l'Agence :
Il n'est pas surprenant de retrouver un nombre brut de clusters plus élevé dans les entreprises ou milieux scolaires, mais si vous le rapportez au nombre d'entreprises et d'établissements scolaires, la proportion par milieu sera beaucoup plus faible.