Les statistiques mises en avant par la Drees estiment à environ 1,5 milliard d’euros les dépenses assumées par les mutuelles pour les frais hospitaliers non pris en charge par la Sécurité sociale. Elles deviennent ainsi le premier facteur de dépenses chez les organismes complémentaires. Et la réforme 100 % santé est loin de pouvoir y remédier.

Les frais hospitaliers représentent le principal poste de remboursement des mutuelles

Le 19 septembre dernier, la Mutualité française (fédération nationale des mutualistes français) a publié les résultats de son Observatoire 2019. Ce dernier s'est intéressé aux dépenses prises en charge par les mutuelles pour rembourser le reste à charge laissé par la Sécurité sociale. Cette étude arrive à temps avec l'application de la réforme 100 % santé.

Pour les dépenses hospitalières, elle relève en premier lieu une inégalité du montant du reste à charge, qui augmente suivant l'âge et en fonction des départements. Face à cette inégalité, elle souligne également que les mutuelles doivent désormais assumer une part importante du reste à charge hospitalier.

Des inégalités notables

Les résultats mis en avant dans l'Observatoire de la Mutualité française montrent que, pour les frais hospitaliers, les patients se retrouvent en général avec un reste à charge moyen de 396 euros, après l'intervention de la Sécurité sociale. Le montant peut toutefois être différent d'un patient à un autre, et entre les départements.


Il augmente notamment suivant l'âge, et peut atteindre 880 euros pour les personnes âgées de plus de 80 ans. Des différences ont également été relevées au niveau départemental, avec un reste à charge qui s'élève à 428 euros dans l'Orne contre 115 euros à Haut-Rhin. Cette différence est due au prix pratiqué qui s'avère disparate entre les départements.

À titre d'exemple, pour une coloscopie en clinique, le patient doit payer 273 euros dans le Rhône contre 118 euros en Ariège. Une personne sur six est pourtant hospitalisée au moins une fois dans l'année.

En plus des différences relevées, la Mutualité française met en relief une forte concentration du reste à charge. Selon son étude, 5 % des bénéficiaires de la mutuelle endossent le reste à charge le plus élevé, d'un montant de 4 090 euros avant le remboursement par la mutuelle.

Quels changements avec la réforme 100 % santé ?

La fédération mutualiste française met ainsi l'accent sur le rôle fondamental que jouent les complémentaires santé pour réduire l'inégalité et les frais à la charge des patients. Ces derniers doivent néanmoins souscrire un contrat adapté pour bénéficier des couvertures dont ils ont besoin en cas d'hospitalisation. Il est dans ce cas possible de consulter un comparateur mutuelle pour trouver une garantie appropriée à un prix intéressant.


En effet, selon l'étude précitée, sur un reste à charge de 396 euros, la mutuelle assume jusqu'à 90 % pour ne laisser au patient qu'un reste à charge final de 40 euros. Dès lors, les frais hospitaliers deviennent le principal poste de dépenses pour les organismes complémentaires, et représentent 24 % de leurs charges en remboursement.

Le montant de ces charges s'élève davantage avec les dépenses liées à l'hôtellerie, notamment aux chambres particulières. D'autant qu'aujourd'hui, les gestionnaires d'établissement et les agences régionales de santé encouragent l'utilisation de ces chambres. Elles représentent ainsi 4 % des charges des organismes complémentaires.

La contribution de la mutuelle reste pourtant capitale. Et ce, malgré l'application de la réforme 100 % santé. En effet, selon la Mutualité française, la Sécurité sociale ne pourra pas prendre en charge la totalité des dépenses liées aux frais hospitaliers.