Combien les Français auront-ils à débourser après une hospitalisation, et une fois les remboursements de la Sécurité sociale et la complémentaire santé déduits ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre la Mutualité française dans une étude récente. D'après la fédération, les restes à charge des assurés après un séjour à l’hôpital (public ou privé) varient considérablement selon les départements, avec des montants allant de 115 à 428 €.

Une prise en charge complémentaire essentielle
Après le remboursement de la Sécurité sociale, le reste des dépenses hospitalières à payer s'élève en moyenne à 235 € par patient.
Il est pris en charge par les complémentaires santé et cela leur coûte six milliards d'euros par an.
Les 5 % des Français non couverts, notamment les foyers modestes, doivent s'acquitter eux-mêmes de ce montant.
Des inégalités par département
L'étude a relevé des écarts considérables entre les départements, allant du simple au quadruple.
Avant le remboursement des mutuelles santé, le reste à la charge des patients séjournant dans un hôpital public ou privé atteint les 428 € dans l'Orne et 426 € dans les Vosges chaque année et par individu. La situation est encore plus critique dans l'Orne, puisque la désertification médicale y est plus importante.
Les restes à charge les moins élevés se trouvent dans le Haut-Rhin (115 €) et le Bas-Rhin (123 €).
Ces disparités territoriales s'expliquent par les différences de prix affichés par les hôpitaux publics dans les départements.
Ce sont notamment les frais de chambres individuelles et le « tarif journalier de prestation » (TJP) qui font varier les coûts.
Par ailleurs, les dépassements d'honoraires autorisés à l'hôpital public participent également à l'alourdissement des tarifs que doivent payer les patients.
Cataracte : une envolée des prix des dépassements d'honoraires
Dans le secteur privé, le reste à charge est surtout alimenté par les dépassements d'honoraires, puisque le prix à la journée est homogène.
Pour la chirurgie de la cataracte, le reste à charge oscille entre 232 € dans les Ardennes et 671 € à Paris, soit près de 3 fois plus élevé.
Thierry Beaudet, le président de la Mutualité, suppose que cette variation des tarifs reposerait sur
« La possibilité de paiement des patients ».
Il milite ainsi en faveur d'
« Une plus grande transparence dans la fixation des prix »
Et lance un appel au gouvernement pour
« La mise en place de mesures visant à faire baisser le reste à charge hospitalier ».