La consommation de médicaments dans l’Hexagone a significativement baissé durant le confinement, selon le groupement pour l’élaboration et la réalisation de statistiques (GERS). D’une part, ce phénomène s’explique par la peur de prendre certains produits considérés comme dangereux. D’autre part, de nombreux malades n’osaient pas sortir de leur domicile pour consulter un professionnel de santé.

L'Assurance Maladie rembourse actuellement un vaste panel de médicaments délivrés en pharmacie comme le paracétamol, les anti-inflammatoires… Cependant, nombre de patients n'ont pas osé se rendre chez leur médecin durant le confinement en raison des risques de contamination auxquels ils s'exposaient au cours de leur déplacement.
De ce fait, beaucoup de Français ont eu recours à l'automédication sur cette période. Certains contrats de mutuelle santé prévoient une prise en charge spécifique pour cette pratique. Le montant couvert est généralement plafonné pour une année. Par ailleurs, l'assuré est tenu de présenter des factures en bonne et due forme pour bénéficier d'un remboursement.
Report massif vers le paracétamol
D'après les analystes, l'épidémie de coronavirus a affecté la quantité et le type de médicament privilégié par les Français. Les médecins ont effectivement déconseillé certains produits tels que les anti-inflammatoires dès les premiers signes de la maladie. Par conséquent, de nombreux patients ont refusé de suivre tout traitement impliquant ce type de substance durant la crise sanitaire.
En revanche, les consommateurs ont plébiscité le paracétamol. L'engouement pour ce médicament s'explique notamment par sa capacité à faire baisser la fièvre. Ainsi, les ventes y afférentes ont progressé de 28 % pendant le confinement.
Le Doliprane a été le produit le plus vendu au cours de cette période, selon les données fournies par le GERS. Concrètement, 53 millions de boîtes ont été écoulées en seulement 7 semaines dans tout l'Hexagone. Ces chiffres englobent, a priori, l'automédication et les achats sur prescription médicale.
Un stock de médicaments en prévision du confinement
Selon le GERS, les ventes de médicaments ont augmenté de 128 % juste avant l'application des mesures de confinement en France. Les chiffres en la matière ont ensuite chuté de 10 à 20 % entre fin mars et mi-mai 2020. Il semble donc que les consommateurs se sont constitué un stock de médicaments en prévision de la période d'isolement imposée par les autorités.
En raison de l'ampleur du phénomène, les professionnels du secteur ont dû instaurer des restrictions sur l'achat de paracétamol pour permettre à toute la population d'en obtenir. Ces dispositions étaient également nécessaires pour limiter les risques de pénurie en pleine pandémie.
Sur cette période, le recul des ventes a été particulièrement marqué pour les grandes enseignes pharmaceutiques. Ces dernières sont souvent implantées dans des centres commerciaux, un cadre évité par le public durant le confinement. Ainsi, les ventes de certains établissements ont chuté jusqu'à 90 %.