La question de l’accès à l’avortement est moins sujette à débat en France qu’aux États-Unis. Néanmoins, même dans l’Hexagone, ce droit est aujourd’hui menacé, non pas par des contestations politiques ou religieuses, mais plutôt en raison de la pénurie de pilules abortives. La situation est assez préoccupante pour que l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) tire la sonnette d’alarme.

La France fait face à une pénurie de pilules abortives

L'accès à l'IVG médicamenteuse de plus en plus menacé

Il faut savoir que l'IVG médicamenteuse est, à ce jour, la méthode d'avortement la plus répandue, représentant 76 % des interruptions de grossesse.

Mais alors que les défenseurs du droit à l'avortement semblaient sereins en France, un événement imprévu vient menacer ce droit fondamental des femmes à choisir de mener leur grossesse à terme ou non. Ce phénomène est la pénurie des médicaments utilisés pour interrompre la grossesse, notamment la mifépristone et le misoprostol.

L'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament a signalé des problèmes d'approvisionnement de ces pilules abortives. Selon cette organisation, le misoprostol est actuellement introuvable dans toutes les pharmacies de Lille et dans différents endroits de la région parisienne.


Comment expliquer ces difficultés d'approvisionnement ?

En ce qui concerne la pénurie de misoprostol, l'OTMeds a expliqué que ce médicament sous brevet est produit sur un seul site, ce qui rend le système d'approvisionnement vulnérable à tout arrêt de production pour des raisons industrielles, telles que la découverte d'impuretés. Cette situation a déjà été observée en mai 2020 et suscite actuellement l'attention du public en France.

Par conséquent, les défenseurs du droit à l'IVG exhortent les autorités publiques à se pencher sérieusement sur ce problème et à proposer des solutions concrètes pour y remédier.

Il convient de noter que l'IVG médicamenteuse est prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie dans le cadre d'un forfait. Toutefois, il est recommandé de souscrire à une mutuelle santé , car de nombreux médecins facturent des honoraires supplémentaires.

À retenir
  • Les pilules abortives telles que la mifépristone et le misoprostol sont de plus en plus difficiles à trouver en pharmacie en France.
  • Pour l'OTMeds, cette pénurie remet sérieusement en question le droit à l'avortement.