Alors que 19 départements ont été placés en confinement avec des restrictions plus souples par rapport aux cantonnements précédents, Emmanuel Macron a déclaré qu’il souhaitait d’abord juger de l’efficacité des nouvelles mesures avant de les durcir. En Île-de-France, les hôpitaux ont commencé à déprogrammer bon nombre d’opérations afin de libérer les lits pour les malades du covid-19.

Un an après l'instauration du premier confinement, les lits dans les services de réanimation se remplissent de nouveau avec un même rythme que celui de la première vague de contaminations au covid-19. Le 28 mars dernier, on comptait 4 872 patients en soins critiques à l'échelle nationale, dont un tiers environ en Île-de-France. Face à cette troisième vague de contaminations, le gouvernement a instauré des confinements dans 19 départements où les situations épidémiques sont les plus critiques.
Néanmoins, on ne saurait encore dire si ce troisième cantonnement « plus souple » pourra réduire les contaminations. Pour l'heure, le rythme des contaminations se monte à 36 000 par jour, comme le relaient des enseignes de complémentaire santé.
Juger l'efficacité des dernières restrictions sanitaires avant de serrer la vis
Face à une nouvelle vague de contaminations, bon nombre de citoyens français militent pour fermer les écoles où le covid-19 circulerait activement. Mais pour le moment, Emmanuel Macron s'y refuse. Il a déclaré que :
Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons, si nécessaire, celles qui s'imposent. Mais à cette heure rien n'est décidé.
À certains observateurs d'indiquer que l'on n'en serait pas là si le président de la République avait appliqué les mesures suggérées par le Conseil scientifique en janvier. À l'époque, le Conseil scientifique avait conseillé d'instaurer un troisième confinement durant tout le mois de février, mais sa requête avait été refusée. Résultat : la situation épidémique retrouve les mêmes niveaux que lors de la première vague de contaminations, et avec un variant britannique en nette progression.
Néanmoins, l'instauration du couvre-feu à 18h aura permis de diminuer brièvement le nombre de contaminations durant la première moitié du mois de février.
À savoir, le variant britannique est le principal responsable de cette nouvelle vague de contaminations. Cette mutation du coronavirus est plus contagieuse et selon de récentes études, elle augmenterait la mortalité de plus de 60 %.
Les hôpitaux sont sous haute pression
Pour stopper rapidement cette nouvelle vague de contaminations, la campagne de vaccination a été accélérée. Des vaccinodromes ont été, de ce fait, mises en place et le rythme se monte désormais à 400 000 injections par jour. Pour maintenir cette cadence, le gouvernement a multiplié les commandes de vaccins.
1,45 million de doses d'AstraZeneca ont été livrées fin mars 2021. Et les pouvoirs publics ont aussi donné leur feu vert pour la vaccination des vétérinaires et des étudiants en santé.
Par ailleurs, la pression monte dans les services de réanimation. Pour faire face à la nouvelle vague de contaminations, les hôpitaux ont dû déprogrammer plusieurs interventions chirurgicales. Des médecins de l'Île-de-France ont indiqué que ces déprogrammations devront s'intensifier dans les jours à venir pour libérer le plus de lits possible pour les malades du covid-19.
Dans la région francilienne, où la situation épidémique est la plus critique, les hôpitaux ont ainsi ajourné 80 % des soins afin de libérer 2 200 places en soins critiques. Selon les médecins hospitaliers exerçant dans la région francilienne, ces lits seront pleins dans les 10 à 15 jours à venir.