Les militants anti-vaccins figurent désormais parmi les plus grandes menaces auxquelles sont confrontées les autorités sanitaires. La situation est critique selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), puisque le taux de couverture vaccinale dans le monde n’évolue pas.

L’insécurité vaccinale, un risque pour la santé mondiale

Des chiffres alarmants

En 2018, près de 20 millions d'enfants n'ont pas bénéficié des vaccins indispensables pour se protéger des maladies comme la rougeole ou la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP).

Selon l'OMS,

« Le taux de vaccination de base se maintient à 86 % depuis 2010 alors qu'il devrait progresser pour atteindre les 95 % pour écarter quasi définitivement les risques de grande épidémie ».

En effet, la vaccination est le moyen le plus sûr et le plus économique pour prévenir l'apparition de certaines maladies. L'OMS affirme qu'

« Une amélioration de la couverture vaccinale devrait réduire le nombre de décès liés aux épidémies de 2 à 3 millions par an ».

Les conséquences du recul du taux de vaccination sont alarmantes : les cas de rougeole dans le monde ont progressé de 30 % en 2017. Et depuis le début de l'année, 360 000 nouveaux cas ont été recensés. D'après l'OMS,

« Le nombre de patients affectés par cette infection virale n'a jamais été aussi important depuis 2006 ».

En cause : les personnes qui souffrent du manque d'accès aux services de santé de base, notamment dans les pays pauvres, mais surtout les opposants au vaccin. Ainsi, la santé mondiale se retrouve également menacée par ces « nouveaux » militants.

Un bloc anti-vaccin s'est formé

Le phénomène anti-vaccin a gagné du terrain ces dernières années. La méfiance s'installe surtout dans les pays riches comme la France où un tiers de la population affiche un certain scepticisme au sujet de l'efficacité des vaccins.


Ce qui est étonnant compte tenu de la facilité d'accès aux soins dont ils profitent, en plus de la prise en charge offerte par la Sécurité sociale et l'assurance santé.

Les réticences face à la vaccination se fondent notamment sur de fausses informations relayées par les réseaux sociaux et qui sèment la confusion dans l'opinion. Par exemple, des « fake news » établissent un lien entre le vaccin contre la rougeole et l'autisme. D'autres mettent en avant l'inutilité des vaccins arguant qu'ils servent uniquement à enrichir les acteurs de l'industrie pharmaceutique.

La défiance à l'encontre des vaccins prend aussi racine dans des convictions religieuses. En Afghanistan, au Nigéria et au Pakistan par exemple, ceux-ci étant jugés contraires aux préceptes de l'islam.