La santé pour tous est un projet continu pour le gouvernement français. C’est dans cette vision que des dispositifs aidant à l’accès à une couverture maladie complémentaire ont été mis en place pour les ménages à revenus modestes. Et l’intention se renforce aujourd’hui avec le lancement de la CSS, en remplacement de la CMU, dont bénéficient des centaines de milliers de Réunionnais, et de l’ACS.

L’instauration de la CSS vise à étendre la portée des aides à l’accès aux soins dans toute la France

Le 1er novembre 2019 est une date à marquer d'une pierre blanche puisqu'elle marque un pas de plus vers l'équitabilité de l'accès à la santé. Le fait est que bon nombre de patients préfèrent encore aujourd'hui renoncer à certains soins, pourtant essentiels, faute de moyens alors que la plupart d'entre eux sont éligibles à des aides publiques, mais ignorent leur droit.

Visant non seulement à atteindre plus de bénéficiaires tant en France métropolitaine que dans les départements d'outre-mer comme La Réunion, le dispositif nouvellement instauré, baptisé CSS (complémentaire santé solidaire) se veut de réunir dans un seul panier tous les atouts de la CMU (couverture médicale universelle) et de l'ACS (Aide au paiement d'une complémentaire santé). Entre autres, une exonération est accordée au niveau de certaines participations pécuniaires, et ce, tout au long du parcours de soins.

Les atouts et les limites de la CMU et de l'ACS

L'inégalité des revenus des ménages entraîne inévitablement une disparité au niveau de l'accès aux soins de santé. Or, il faut savoir que les maladies ne choisissent pas quel profil contaminer. C'est là que les aides publiques entrent en scène, entre autres la CMU et l'ACS qui permettent aux familles à situation financière précaire de jouir d'une meilleure couverture découlant des complémentaires santé.


Depuis plusieurs années, les deux dispositifs profitent à 7,1 millions d'euros, dont 352 000 résidents de l'île de La Réunion, répartis comme suit : 5,8 millions bénéficiaires de la CMU et 1,3 million allocataires de l'ACS.

De fait, ces personnes bénéficient d'innombrables avantages qui devraient inhiber toutes tentations de renoncer à leurs soins, tels que :

  • Des tarifs sans dépassement d'honoraires chez nombre de professionnels du secteur ; 
  • Une prise en charge des frais de santé, sans paiement au préalable ; 
  • Une prise en charge illimitée du forfait journalier en cas d'admission hospitalière ; 
  • Une exonération de la franchise médicale ainsi que de la participation forfaitaire de 1 euro.

Force est toutefois de constater que les deux aides ont leur limite. Avec l'ACS, par exemple, le reste à charge demeure élevé pour certaines interventions onéreuses comme les soins oculaires, les poses d'implants dentaires et les appareillages auditifs. Quant à la CMU, son existence depuis deux décennies n'empêche pas plusieurs Français éligibles de demeurer dans l'ignorance. De ce fait, la proportion importante de ménages non soignés ne diminue pas.

Une réforme bénéfique pour des millions de Français

L'instauration de la CSS, ce mois de novembre 2019, changera certainement les donnes. C'est du moins ce qu'ambitionne le gouvernement. En effet, ce successeur de deux prestigieux dispositifs d'aide est censé :

« Lutter contre le non-recours aux droits et aux soins qu'a été engagée une refonte ambitieuse des dispositifs actuels d'accès aux soins pour les personnes les plus modestes ».

Par ailleurs, durant l'étude d'impact, celui-ci a tenu à souligner que :

« Cette fusion, actée dans le budget de la Sécu voté fin 2018, a pour but de réduire le renoncement aux soins des populations précaires ».

Concrètement, les dix millions d'allocataires, attendus à l'issue de sa mise en place, auront une gamme de soins très large. Et compte tenu de la réforme « 100% Santé », l'achat de lunettes et les poses de prothèses dentaires ou auditives seront entièrement pris en charge puisque la nouvelle complémentaire solidaire prendra le relais au remboursement de la partie non couverte par la Sécu. Comme l'a affirmé Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, dans ces propos :

« Cette complémentaire santé permettra ainsi de compléter le remboursement de l'assurance maladie obligatoire pour les consultations chez un professionnel de santé, les médicaments, les analyses médicales ».

Outre les conditions d'éligibilité requises, il ne coûtera qu'une certaine modique somme par mois pour en devenir bénéficiaires :

  • 8 euros avant d'avoir fêté son 30ème printemps ; 
  • 14 euros entre 30 et 49 ans ; 
  • 21 euros pour les 50/59 ans ; 
  • 25 euros entre 60 et 69 ans ; 
  • 30 euros au-delà des 70 ans.