L’office statistique du ministère de la Santé, la Drees, a publié le mois dernier les résultats de son enquête portant entre autres choses sur les frais de gestion paraphés dans les contrats proposés par les distributeurs de couverture maladie complémentaire en 2019. Cette étude a également révélé les retours sur cotisation de ces derniers, sur cette période.

Les institutions de prévoyance remportent le palmarès des contrats d’assurance santé les moins coûteux

Au début du mois de décembre 2020, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a publié un des résultats de sa précédente enquête portant sur « La situation financière des organismes assurant une couverture santé ». Cette étude était particulièrement attendue par les associations protectrices des droits des consommateurs, cela en raison de la politique de transparence imposée aux trois familles de complémentaire santé.

L'enquête de la Drees devait ainsi établir les taux de redistribution pour chaque catégorie d'assurance et les frais de gestion qu'elles imposent. À noter que pour l'année 2019, les organismes d'assurance maladie complémentaire (Ocam) ont reversé 79 % des cotisations à leurs assurés sous forme de prestations.

Un meilleur taux de redistribution chez les institutions de prévoyance

En termes de retour sur cotisations, ce sont les institutions de prévoyance qui remportent la médaille d'or avec un taux de redistribution de 89 %, contre 79 % chez les mutuelles et 75 % pour les compagnies d'assurance. Cela s'explique par le fait que les contrats proposés par cette première catégorie d'assureurs prévoient moins de frais de gestion.


En effet, ces derniers affichent les charges les plus faibles avec un taux de 16 %, tandis que ceux des mutuelles et des sociétés d'assurance s'élèvent respectivement à 19 % et 22 %. En ce qui concerne les assureurs santé classiques, leurs coûts plus élevés sont dus en partie au fait qu'elles fassent souvent appel à des intermédiaires, des agents d'assurance ou des courtiers qui perçoivent des commissions. Ces rémunérations sont alors répercutées sur les cotisations à titre de frais de gestion. À la Drees d'ironiser que ce recours aux intermédiaires pourrait s'accompagner d'un meilleur service.

Quant aux mutuelles, leurs charges élevées, par rapport aux institutions de prévoyance, s'expliqueraient par une plus forte restructuration du secteur mutualiste. En effet, les grosses sociétés de mutuelle santé tendent souvent à racheter les enseignes concurrentes. Ces fusions engendrent des coûts supplémentaires, qui sont donc ici également taxés aux assurés.

L'explication des mutuelles

À la suite de la publication des résultats de l'étude de la Drees, la mutualité française (FNMF) s'est fendue d'un communiqué de presse indiquant qu'en 2019 le ratio de frais de gestion des mutuelles était plus faible par rapport à l'année précédente. L'article a également précisé que les charges de gestion imposées par les mutuelles à leurs membres ont accusé un recul de 1,4 % en 2019, tandis que ceux des sociétés d'assurance ont été en hausse de 7 %.

De nombreux observateurs ont, par ailleurs, fait la remarque sur l'objectif du communiqué qui serait de rabrouer les compagnies d'assurance. En effet, l'article a insinué :

Les sociétés d'assurances se distinguent par des frais plus importants liés à la publicité, au marketing et à la rémunération des intermédiaires comme les courtiers ou les plateformes comparatives.

Le président de la FNMF, Thierry Baudet a également déclaré que :

Certains acteurs misent moins sur le montant et la qualité des prestations versées à leurs clients que sur les dépenses publicitaires avec pour conséquence une augmentation de leurs frais de gestion.

Le président de la mutualité français a toutefois omis de préciser de quels acteurs il s'agit, mais nul doute que chacun sait à qui cette pique était destinée.