Au 21e siècle, la physiologie féminine n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. La faute notamment aux cultures d’antan ainsi qu’à un certain manque de rigueur de la part des scientifiques. Le médecin-romancier Martin Winckler aborde cette problématique dans son nouveau livre et y parle des conséquences de ces « injustices » sur l’époque actuelle.

Un tout nouveau livre abordant la santé des femmes devrait paraitre en mars prochain. Il devait sortir un peu plus tôt, mais la période de confinement a changé la donne. Son auteur se nomme Martin Winckler, un médecin de profession, mais également un romancier et un essayiste à ses heures perdues. Il a travaillé comme généraliste dans la Sarthe entre 1983 et 2008, puis il a exercé dans Le Mans.
Bien que Martin Winckler soit désormais citoyen canadien, il prend toujours la peine de s'informer sur l'actualité française et, en particulier, sur les sujets relatifs à la santé et à l'assurance maladie. Il s'est livré à un entretien au cours duquel il s'exprime sur les thématiques abordées dans son œuvre.
Un manque d'informations pour des questions récurrentes
La première question qui a été posée à l'auteur du livre « C'est mon corps » est la raison qui l'a poussé à écrire ce livre. Il a répondu que déjà en 2003, il rédigeait des articles sur la santé des femmes. Des chroniques qui répondaient aux questions récurrentes auxquelles il a dû répondre quand il exerçait en tant que médecin généraliste. Suite à cette aventure, il s'est décidé à écrire un livre répondant de manière globale à toutes ces interrogations.
Martin Winckler rajoute que c'est la problématique des fonctions de reproductions féminines qui intrigue les plus les jeunes demoiselles. C'est compréhensible, puisque même de nos jours, la sexualité de la femme relève toujours parfois du tabou. Or, le métabolisme féminin est plus sujet à des questionnements, étant beaucoup plus sophistiqué par rapport à celui de l'homme, comme le souligne l'écrivain :
Le problème, c'est que cette immunité subtile, parce qu'elle est très sophistiquée, peut faire erreur plus facilement que chez un homme. Le corps des femmes les expose à des maladies beaucoup plus fréquentes et problématiques que les hommes, comme les maladies auto-immunes.
La physiologie de l'homme plébiscité, celle de la femme ignorée
Depuis des siècles, la santé de l'homme a toujours primé sur celui de l'homme. C'est-à-dire que les scientifiques d'antan ont eu tendance à plébisciter l'étude de la physiologie masculine. Et ça se voit dans les faits, les médicaments récents, c'est-à-dire lancés au cours des trois dernières décennies, n'ont fait l'objet de tests que sur des individus de sexe masculin. En d'autres termes, les médecins de l'époque n'ont pas pris la peine d'étudier ses effets sur le métabolisme de la femme. Ces scientifiques ayant estimé que ceci devait être semblable à celui de l'homme.
D'ailleurs, les médecins ne croyaient pas les demoiselles qui faisaient état de certains effets secondaires dus à la prise du médicament. Un point que déplore Martin Winckler, il indique :
La physiologie masculine, c'est 10 % de la complexité de la physiologique féminine. On devrait tout centrer sur la santé de femmes.
En outre, la physiologie féminine regorge encore de beaucoup de mystères. L'ignorance actuelle est le fruit d'anciennes croyances populaires, notamment celle qui disait que si une femme souffrait, c'était pour la simple et bonne raison qu'elle avait quelque chose de mal.