Des chercheurs de l’Université de Manchester, au Royaume-Uni, se sont penchés sur la nature et l’impact des préjudices liés aux soins de santé. En analysant les cas de plus de 330 000 patients, ils ont découvert que la moitié des erreurs médicales auraient pu être évitées. Celles-ci ont pourtant entraîné des préjudices physiques et psychologiques importants chez bon nombre de patients.

Traitement inadapté, erreur de diagnostic et de prescription, opération chirurgicale ratée ou négligence médicale… les erreurs médicales peuvent se présenter sous plusieurs formes. Il s'agit d'ailleurs d'un sujet préoccupant tant pour les patients que pour les professionnels de santé, et même pour les autorités compétentes.
En effet, en France, les erreurs médicales touchent près de 450 000 patients chaque année, bien que le chiffre exact soit difficile à obtenir. Cette étude réalisée au Royaume-Uni vient cependant de révéler qu'il est possible d'éviter la moitié d'entre elles. De quoi réaliser des avancées dans le domaine médical.
Un patient sur 20 concerné
Certes, il est difficile d'éviter complètement les erreurs médicales. Mais il est possible de les réduire, comme en témoigne cette étude menée par des chercheurs britanniques. Pour arriver à de telles conclusions, ceux-ci ont étudié les cas de 337 025 patients dans le monde, admis en centres hospitaliers ou dans des cliniques spécialisées. Dans cette liste, ils ont relevé que 12 % des patients ont subi des préjudices physiques ou psychologiques suite à une erreur médicale. Et pourtant, 6 % d'entre elles auraient pu être évitées.
Près de 50 % de ces dommages évitables concernaient des erreurs de traitements médicamenteux ou thérapeutiques. 23 % étaient liés à des interventions chirurgicales, alors que les infections représentaient 16 % des cas.
Pour réduire le nombre des dommages liés aux soins de santé, les chercheurs recommandent donc d'agir sur ceux considérés comme évitables à travers deux solutions : favoriser l'implication du personnel soignant et mettre en place une méthode qui permet de gérer efficacement le système médical dans son ensemble.
Rappelons toutefois que dans certains cas, les dommages sont quasi inévitables. Tel est le cas lorsqu'un patient présente des réactions indésirables à un médicament, sans qu'il y ait une erreur dans les procédures. Les dommages sont donc considérés comme évitables uniquement lorsque ceux-ci sont dus aux actions des professionnels de santé ou liés à une défaillance du système.
Des dommages qui coûtent cher
Que faire en cas de préjudices liés à des erreurs médicales ? Un patient victime d'une erreur médicale peut entamer une démarche à l'amiable avec le professionnel ou l'établissement concerné, ou à défaut saisir les tribunaux. S'il parvient à prouver la faute du professionnel ou de l'établissement, il peut obtenir une indemnisation pour les dommages subis. Mais la mutuelle peut également intervenir pour l'indemniser, ou même s'occuper des poursuites judiciaires. Il faut dans ce cas que l'assurance souscrite comprenne une garantie des accidents de la vie.
Ces procédures et la réparation de ces erreurs médicales restent néanmoins coûteuses pour l'État et les organismes en charge des soins de santé. Aux États-Unis, elles sont à l'origine de 2,4 millions de jours supplémentaires passés à l'hôpital chaque année, et coûtent près de 9 milliards de dollars. Sans parler des conséquences, parfois graves, sur les patients.
D'après cette étude, la moitié des dommages causés sont considérés comme légers, et un tiers comme modérés. 12 % sont cependant graves, et entraînent parfois une invalidité ou le décès du patient. Il s'avère ainsi crucial de mener des actions appropriées afin de réduire les impacts sur les patients.
Ces mesures sont notamment nécessaires auprès des services de chirurgie et des soins intensifs qui regroupent le nombre de cas de préjudices le plus élevé. Ils sont en revanche moins nombreux dans les unités obstétriques.