En décembre 2020, les assurés espéraient que pour cette année, les tarifs d’assurance santé en collective seront gelés. Une conséquence du maintien du plafond mensuel de la Sécurité sociale, confirmé à la même période. Malgré tout, un redressement des cotisations sera cependant finalement pratiqué, en raison de la situation actuelle du marché de la santé.

Cette année, le marché assurantiel de la prévoyance et santé collective a connu une systématisation des rehaussements tarifaires. Tel est le constat de Max Barbier, DG d'une société de courtage, qui remarque également un renforcement de ces derniers. De plus, le professionnel indique qu'en santé, le marché s'est soldé sur un taux pivot assez élevé, de 4,5 %. Plus important encore, les comptes sinistrés ont montré des augmentations largement supérieures à celles des années antérieures, note-t-il. Et de détailler que celles-ci tournent autour de 10 à 15 %. Face à ces observations, Perrine Carolo met en lumière plusieurs causes qui ont provoqué ces réajustements de tarif.
La politique des assureurs change
D'après l'actuaire manager chez Galea, Perrine Carolo, ces derniers découlent en partie :
- De la dérive enregistrée chaque année au niveau des frais de soins ;
- De la taxe Covid ;
- De la réforme du reste à charge zéro ;
- Etc.
Un autre expert soutient quant à lui, que ces rehaussements résultent de la politique des assureurs, qui :
[…] Renforcent les fondamentaux et deviennent plus sélectifs dans leurs prises de risques. […].
Une mesure prise pour équilibrer le segment lié au contrat de prévoyance et d'assurance santé désirable à tous. En vue d'un balancement technique, les organismes afférents recentrent leurs conditions de souscription sur l'examen de leurs risques. Pour cette raison, atteste Max Barbier, ces acteurs :
N'hésitent plus à résilier des comptes s'ils voient que les clients ne sont pas en mesure de faire passer les majorations auprès des CSE, ou bien que l'investissement en prévention est insuffisant.
De ce fait, le nombre d'appels d'offres s'est accru chez les entreprises de courtage spécialisées en collective. Dans le même temps, le délai de traitement de chaque dossier s'est allongé.
Un vain espoir d'accalmie
D'après Max Barbier, les courtiers doivent négocier les prix sur des fondements techniques pour se garder des redressements à souhait. Ces acteurs exhortent les sociétés à réviser leurs garanties. L'expert ajoute :
Nous avons beaucoup travaillé sur ces garanties dites accessoires pour permettre aux entreprises de ne pas toucher aux garanties réelles des salariés.
Dans ce contexte, l'on soulignera que depuis 2006 au moins, les primes d'assurance santé collective ont toujours augmenté. Et ce, à l'opposé des lignes financières et des couvertures de dommages, qui ont profité d'allègements tarifaires. En détail, la santé collective a été poussée par la revalorisation du PMSS (plafond mensuel de la Sécurité sociale). Depuis 2001, cette dernière affiche en moyenne une augmentation annuelle de près de 2 %.
Cependant, un arrêté du 29 décembre 2020 a officialisé le maintien inédit dudit PMSS. Ce qui avait attisé l'expectative d'un gel des cotisations d'assurance santé collective pour cette année. Mais vu l'état du marché, comme évoqué plus haut, cette attente sera vaine.