Ces derniers mois, la situation sanitaire a gravement empiré au Brésil. Le nombre de morts à cause du coronavirus se compte par milliers chaque jour. Le mois dernier, la pandémie du covid-19 a fait 66 000 victimes dans le pays sud-américain. En dépit de cette situation épidémiologique critique, un confinement général n’est pas prévu.

La pandémie du covid-19 décime par milliers chaque jour la population brésilienne

La situation épidémiologique au Brésil est catastrophique. On y dénombre des milliers de morts tous les jours. Les vidéos montrant des familles endeuillées enterrant leurs proches dans des cimetières ouverts de jour ou de nuit pullulent sur les réseaux sociaux. Les Brésiliens sont comme anesthésiés et semblent habitués de lire que 2 000, 3 000 ou 4 000 personnes sont décédées à cause du covid-19, selon les médecins locaux.

Qui plus est, le traitement du coronavirus y est médiocre. Seules les familles pouvant se payer une couverture complémentaire santé ont accès aux soins adéquats. À noter également que la crise alimentaire sévit impitoyablement dans le pays.


400 000 décès d'ici fin avril

Le Brésil enregistre actuellement le plus de décès journaliers à cause du covid-19 dans le monde. Ces derniers mois, la crise sanitaire y a pris une ampleur encore jamais vue, avec des morts par milliers chaque jour. En mars dernier, 66 000 Brésiliens sont décédés à cause du coronavirus. Et d'ici la fin du mois d'avril, les autorités sanitaires s'attendent à un bilan encore plus sombre. Maria Helena Valente, professeur de médecine à l'université de São Paulo, a déclaré que :

Je ne vois pas pourquoi on n'atteindrait pas 400 000 morts fin avril.

La situation épidémiologique alarmante au Brésil pourrait s'expliquer par le fait que c'est un pays fédéral. Ainsi, les gouverneurs disposent d'une certaine liberté pour définir les mesures sanitaires face à l'évolution de l'épidémie. Dans certaines agglomérations du pays, par exemple, aucun cantonnement n'est instauré et le port du masque n'est pas obligatoire. Les analystes s'accordent à dire que ce manque de restrictions est la cause du sombre bilan épidémiologique du pays.

Heureusement, des maires plus éclairés ont imposé les mesures nécessaires dans leur commune. C'est notamment le cas de la ville d'Araraquara, où un confinement strict a été instauré depuis le début du mois de février dernier. Résultat : on n'y a recensé aucun décès pendant plusieurs jours.

Réouverture des écoles

La réouverture des écoles à São Paulo fait polémique dans le pays. Le gouverneur João Doria vient d'annoncer contre toute attente que les écoles pourront accueillir 35 % d'élèves. Si en France, la plupart des malades du covid-19 admis en réanimation ont plus de 40 ans, au Brésil c'est le contraire. En effet, selon l'Association brésilienne des soins intensifs, 52 % des patients actuellement en soins intensifs dans le pays ont moins de 40 ans, contre une proportion de 14,6 % au début de la crise sanitaire. La décision de rouvrir les écoles parait ainsi illogique. Toutefois, les écoles sont libres de décider s'ils vont rouvrir ou non. Les familles auront aussi le choix, mais la décision peut s'avérer difficile.


En effet, des pères de famille ont indiqué qu'il faut aussi prendre en compte la santé mentale de leurs enfants qui, depuis plus d'un an, n'ont plus vu leurs camarades de classe et passent quatre heures par jour sur un écran pour des cours à distance. Qui plus est, bon nombre de familles n'ont pas les moyens d'acheter le matériel nécessaire pour télé-étudier. Actuellement, le taux de décrochage scolaire se monte ainsi à 15 % des élèves de 6 à 17 ans au Brésil, d'après une étude de l'UNESCO.