Tous les cinq ans, Santé publique France réalise une enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé ou ENP. L'objectif est de déterminer la proportion des patients victimes de maladies nosocomiales. Pour l'année 2022, les résultats affichent 5,71 % de patients atteints d'infections hospitalières, soit environ un patient sur dix-huit. Cela représente une hausse de +14,7 % par rapport à 2017.

Un patient sur dix-huit est atteint de maladies nosocomiales

Maladies nosocomiales : une hausse accentuée par la pandémie de Covid-19

Voilà une donnée qui risque de peser sur le coût global de l'assurance santé en France. En effet, l'épidémie de Covid-19 est en grande partie responsable de l'augmentation des cas de maladies nosocomiales. En excluant les patients atteints du coronavirus, la hausse passe de +14,7 % à +7,5 %, soit la moitié des personnes infectées.

Si les spécialistes considèrent ce chiffre comme insignifiant, les infections contractées lors d'un séjour à l'hôpital sont néanmoins responsables de 4 200 décès par an en moyenne.

La hausse de nombre de personnes atteintes de maladies nosocomiales s'explique en partie par la fragilisation des patients admis à l'hôpital.


La prévalence est ainsi plus élevée dans les établissements qui accueillent les malades les plus fragiles. Celle-ci s'élève ainsi à :

  • 23,17 % dans les services de réanimation ;
  • 15,81 % dans les centres dédiés à la lutte contre le cancer.

Par ailleurs, les consultations et les prises en charge en ambulatoire (sans séjour à l'hôpital) ont occasionné une augmentation de la proportion des personnes fragiles parmi les patients hospitalisés.

L'administration des antibiotiques est en hausse

L'enquête menée par Santé Publique France révèle une augmentation de +7,5 % dans l'utilisation des traitements antibiotiques. Cela représente désormais une personne sur six. Dans les services de réanimation, près de la moitié des patients, soit 49,19 %, reçoivent un traitement antibiotique.

Quatre germes, à savoir E. coli, staphylocoque doré, E. faecalis et Pseudomonas aeruginosa, sont responsables de près de la moitié des infections nosocomiales dans les hôpitaux.

Santé Publique France préconise la poursuite des actions préventives contre l'apparition des infections causées par ces germes courants grâce à des traitements ciblés. Il faudra également assurer une utilisation appropriée des antibiotiques afin de minimiser le risque d'antibiorésistance.

A retenir
  • L'augmentation des cas de maladies nosocomiales est principalement attribuée à la pandémie de Covid-19.
  • Les patients hospitalisés présentent un profil plus fragile en raison de l'accent mis sur les soins ambulatoires.
  • Quatre germes sont responsables de près de la moitié des infections nosocomiales à l'hôpital.