La géroscience est une discipline apparue avec le vieillissement de la population. Elle travaille notamment sur des thérapies visant à limiter le vieillissement cellulaire et à réduire a fortiori les risques de maladies dues à la sénescence (Alzheimer, cancer, etc.). Avec une éventuelle extension de l’espérance de vie, il est important de veiller au bien-être des personnes s’occupant des seniors.

Les personnes âgées à charge peuvent avoir des effets sur la productivité et la santé d’un individu

Les chiffres des organismes proposant des contrats de mutuelle senior permettent, dans une certaine mesure, d'avoir une idée de la proportion de personnes âgées au sein de la population. La multiplication des Ehpad et des centres spécialisés en gériatrie constitue également un indicateur intéressant en la matière.

Quoi qu'il en soit, de nombreuses familles choisissent de s'occuper elles-mêmes de leurs parents âgés. À la suite d'une étude, des chercheurs britanniques ont évoqué les effets négatifs de cette pratique. L'individu ayant une personne à charge peut notamment développer des problèmes de santé ou rencontrer des soucis socio-économiques. Les soignants sont également exposés à ces risques non négligeables.

Des personnes physiquement et mentalement vulnérables

Parmi le panel interrogé par les chercheurs britanniques, environ un homme sur cinq et plus d'une femme sur quatre affirment s'occuper d'une personne âgée au quotidien. L'étude a notamment révélé que le fait d'avoir un senior à charge a un impact sur la situation économique des sondés. En effet, ils risquent davantage de se retrouver au chômage ou d'occuper un travail à temps partiel, par rapport aux autres actifs.


Par ailleurs, leurs conditions de vie ont des répercussions sur leur santé physique et mentale. Dans le détail, les sondés s'occupant d'un senior au-delà de 20 heures hebdomadaires sont susceptibles de développer différents problèmes de santé, incluant :

  •  Douleurs musculo-squelettiques ; 
  •  Maladie pulmonaire obstructive chronique ; 
  •  Troubles du sommeil ; 
  •   Dépression.

Comme l'a souligné la directrice de la recherche, Pr Karen Walker-Bone :

Cette étude a jeté un nouvel éclairage sur les désavantages auxquels sont confrontés ceux qui doivent s'occuper de leurs amis ou des membres de leur famille, et sur l'impact significatif de ces soins sur leur propre santé et leur capacité à travailler.

Par conséquent, les pouvoirs publics comme les employeurs doivent offrir plus de soutien aux soignants. Ces derniers pourront ainsi rester productifs et préserver leur santé. Dans le cas contraire, ils risquent eux-mêmes de requérir des soins sur le long terme.

Quand l'allongement de l'espérance de vie devient problématique

Durant les deux mois de confinement, nombre de Français ont été obligés de travailler à domicile tout en s'occupant de leur famille. Ils devaient ainsi faire à la fois les courses, les repas, le ménage, etc. De plus, les parents ont dû s'improviser enseignants depuis la fermeture des écoles. Bien que provisoire, cette situation a été physiquement et mentalement très éprouvante au quotidien.

Outre ces différentes tâches, certains actifs ont également dû s'occuper d'une personne du troisième âge. Il peut s'agir d'un parent, d'un voisin, d'un proche, etc. Hors pandémie, ces conditions de vie se révèlent tout aussi éprouvantes pour l'individu concerné. Les seniors ont pourtant besoin de soins au quotidien.

Selon l'étude des chercheurs britanniques, publiée récemment dans The European Journal of Public Health :

L'espérance de vie en Europe augmente et, combinée à la réduction des taux de natalité, a modifié la forme des populations avec une proportion croissante de personnes âgées par rapport à celles en âge de travailler.

La recherche en question a été menée par une équipe de l'université de Southampton. Les personnes observées avaient plus de 50 ans et s'occupaient régulièrement d'un senior. Par ailleurs, les chercheurs ont traité les résultats de plus de 8 000 participants à l'étude HEAF (Health and Employment after Fifty) initiée en 2013.