Fatigue, faiblesse musculaire, déficiences pulmonaires, problèmes psychologiques… Les symptômes du Covid-19 semblent persister chez bon nombre de personnes contaminées depuis six à douze mois. C’est du moins ce qu’a démontré une étude menée sur des habitants de Wuhan, berceau de la pandémie. Une situation qui ne manque pas d’impacter sur leur vie personnelle et professionnelle

Plusieurs anciens malades du Covid-19 sont toujours sujets à certains symptômes même un an plus tard

Alors que l'Europe continue à faire face à la quatrième vague du Coronavirus, avec le variant Delta bouleversant ses indicateurs épidémiologiques, la ville de Wuhan est de nouveau confrontée à une recrudescence de ses statistiques Covid. Une situation qui touche quelque douze autres provinces chinoises, dont la capitale.

Les résultats d'une étude viennent s'ajouter à cette résurgence de la maladie. Un millier d'individus contaminés au SARS-CoV-2 et hospitalisés l'année dernière des suites de complications se révèlent être toujours sujets à des symptômes de la maladie, même un an plus tard. Et ces derniers ne se limitent pas à des déficiences physiques, mais également psychiques.


À noter, les dépenses afférentes aux soins psychologiques sont prises en charge par une mutuelle pas chère en France. Reste à savoir ce qui en est du système de santé chinois.

Les impacts de la maladie perdurent

Wuhan, la ville où a été détecté le premier cas de Covid-19 il y a plus d'un an et demi – plus exactement le 16 novembre 2019 – n'est pas près d'en finir avec l'épidémie. La métropole a même tout récemment procédé au dépistage de ses habitants, comptant 11 millions. La cause ? La remontée du nombre de contaminations suscitée par la souche Delta.

Il convient pourtant d'admettre que plusieurs anciens covidés ont toujours du mal à se remettre de la maladie qu'ils ont subie, même des mois plus tard. Ne serait-ce que de considérer ses impacts sur la vie professionnelle et personnelle des concernés. En effet, 12% d'entre eux n'ont pu retrouver leur emploi après avoir été infectés. Parmi eux :

  •  32% trouve explication en la diminution de leur fonction physique ;
  •  25% n'étaient plus à même d'assurer leur poste pré-covid ;
  •  18% ont été tout bonnement mis au chômage.

Des symptômes qui n'en démordent pas

Le rétablissement pourrait prendre plus d'une année pour certains individus, notamment pour ceux qui ont été fortement affectés au point d'avoir eu recours à des soins intensifs en milieu hospitalier. C'est du moins ce qu'a affirmé le professeur Bin Cao, du Centre national de médecine respiratoire de l'Hôpital de l'amitié Chine-Japon.

En confirment les résultats d'une étude dernièrement apparus dans la revue scientifique médicale britannique The Lancet. Pour faire court, l'état de santé de 1 276 patients, hospitalisés entre janvier et mai 2020, a été regardé à la loupe. Plusieurs mois après l'apparition des premiers symptômes liés au Covid-19, certains persistent toujours :

  •  Pour 68% des personnes mises en observation, après six mois ;
  •  Pour 49%, après douze mois.

Cinq individus sur dix – 52% pour être exact – montrent encore des signes de fatigue ou de faiblesse musculaire six mois après avoir été contaminé, tandis que le ratio descend à 20% après un an. Quant aux problèmes d'essoufflement, ceux-ci se maintiennent chez 35,7% des patients, même au-delà des 12 mois.


Les troubles psychologiques ne manquent pas non plus. 23% des anciens malades souffrent encore d'anxiété, voire de dépression, six mois après. Le taux remonte même à 26% à un an. Au co-auteur de l'étude, Xiaoying Gu, d'admettre :

Nous ne comprenons pas encore parfaitement pourquoi les symptômes psychiatriques sont légèrement plus fréquents à un an qu'à six mois chez les survivants de la Covid-19. Ils pourraient être causés par un processus biologique lié à l'infection virale elle-même, ou à la réponse immunitaire de l'organisme à cette infection. Elles pourraient aussi être liées à la réduction des contacts sociaux, à la solitude, au rétablissement incomplet de la santé physique ou à la perte d'emploi associée à la maladie.