Une révolution dans le secteur de la santé est-elle en marche suite à l’épidémie du covid-19 et des promesses du gouvernement ? On ne serait encore statué clairement sur la situation, les éléments de réponse résidant dans le dossier de presse préalable au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) que l’État vient de soumettre au conseil des ministres.

Les professionnels de la santé ont été envoyés en première ligne à l'avènement de la pandémie du covid-19. Un dévouement et un sens du devoir que les Français ont pu saluer via des applaudissements journaliers à 20 heures.
L'État a aussi indiqué qu'il comptait faire un geste, ainsi les soignants ont reçu une prime à l'issue du confinement. Le gouvernement leur a aussi promis une revalorisation salariale, et qu'importe si le professionnel travaille dans le public ou le privé. Cette mesure devrait coûter 8,2 milliards d'euros annuels à l'assurance maladie.
D'autres mesures dans le secteur de la santé sont aussi prévues.
Une hausse du budget de la Sécu
De premier abord, il semble que la situation se soit améliorée. En effet, le budget des dépenses santé qui s'élevaient à 200 milliards en 2019 et 215 milliards en 2020, vient de passer à 224,1 milliards d'euros pour 2021. Une hausse qui s'explique notamment par l'augmentation de 180 euros mensuels des salaires du personnel soignant. Une partie de cette somme devrait aussi servir à investir dans les établissements de santé. Les dépenses sont donc revues à la hausse, mais les professionnels du secteur se demandent si les efforts déployés sont suffisants. À Olivier Youinou, co-secrétaire général de Sud Santé APHP, de souligner que :
Le gouvernement axe sa communication sur le fait qu'il met plus d'argent sur la table, mais la vraie question c'est de savoir s'il en met assez. Assez pour compenser les restrictions budgétaires des années passées, et assez pour redonner envie aux jeunes de rejoindre l'hôpital.
En outre, les experts du secteur si les moyens pouvaient initier un changement de logique, un point qui fait défaut au système de santé en France.
Des moyens insuffisants
Il semblerait que la politique de l'État concernant le système de santé soit restée la même que celles des années précédentes. Il sera encore demandé à l'assurance maladie de réaliser des économies. Or, les soignants indiquaient que les moyens dont ils disposent ne sont pas à la hauteur des besoins. Ce à quoi Olivier Dussopt, ministre des comptes publics, a rétorqué que ces économies constituent une mesure habituelle et qu'elles ne nuisent en aucun cas à la qualité du service et de l'organisation des soins sur le territoire.
Un des acteurs de ce PLFSS rajoute que les économies sont les résultats de la capacité à mieux gérer et que de l'efficacité découle les économies. Il conclut que le budget de la Sécu prévoit ces mesures, mais que les économies ne constituent pas un objectif en soi.
Des déclarations qui font polémiques du côté des professionnels de la santé qui déplorent le manque d'avancée dans le domaine, et ce, malgré la pandémie du covid-19 qui a mis en lumière les défaillances du système de santé français. Anne Gervais, médecin à l'hôpital Bichat, elle déclare :
Ce sont toujours les mêmes injonctions contradictoires. Le covid-19 n'a rien changé, l'Agence Nationale à l'Appui de la Performance (ANAP) va continuer de nous dire combien de lits on doit prévoir par infirmière, et les conditions de travail se détériorent à l'hôpital comme s'il ne s'était rien passé.