Les professionnels de santé pourront bientôt se servir d’un logiciel spécialisé pour identifier une maladie rare. La solution a été développée conjointement par Sanofi et l’entreprise M.I.S. Elle doit être disponible pour une première phase d’expérimentation en 2022. Cet outil a été conçue en vue d’optimiser le délai de réponse et éviter les errances médicales.

Le dispositif a été baptisé AccelRare. Sa mission est d'aider le personnel médical à identifier une maladie rare. Pour ce faire, l'outil utilise l'intelligence artificielle. Les informations renseignées par l'utilisateur lui permettent d'établir un pré-diagnostic. Les résultats fournis seraient toutefois indispensables pour pouvoir révéler rapidement la nature de la pathologie. Le patient sera ensuite orienté vers les services de soins qui peuvent prendre en charge son cas.
Cette solution médicale devrait être disponible vers la fin de l'année 2022. Elle serait capable de diagnostiquer plus de 200 maladies rares. Des millions de patients en France et dans le monde souffrant de ces pathologies pourront en bénéficier.
Une avancée dans le secteur de la santé
AccelRare est le fruit de la collaboration entre Sanofi et M.I.S (Medical Intelligence Service), une entreprise spécialisée dans l'intelligence artificielle médicale. Ce type de partenariat semble désormais promu dans le secteur de la santé. BPI France a même mis en place un programme intitulé « French Care » début février 2022. Il a été conçu à l'image de la French Fab ou de la French Tech. L'objectif est de mobiliser tous les acteurs du secteur, issus du cadre public ou privé. Et de les inviter à coopérer pour réaliser des avancées dans le domaine médical.
En 2021, les entreprises françaises opérant dans la healthtech ont réuni un fonds de 2,3 milliards d'euros. Ce chiffre provient du panorama France HealthTech réalisé par France Biotech et communiqué le 15 février 2022. Il dénoterait une progression de l'ordre de 50 % comparé à celui de 2020. Sur ce montant, 1,6 milliard d'euros représente le capital risque.
La France se positionne à la deuxième place au niveau européen avec ses 125 sociétés financées. Elle arrive devant l'Allemagne (47) mais derrière le Royaume-Uni (177).
Le travail réalisé par Sanofi et M.I.S constitue probablement un signe des évolutions dans le secteur. Tout comme le personnel médical, ce type de technologie peut servir aux organismes d'assurance. En France, l'Assurance maladie participe à la prise en charge des maladies rares. Les patients peuvent aussi souscrire une mutuelle santé pour bénéficier d'une couverture plus complète.
Un comparateur mutuelle santé peut aider lors du choix, mettant en avant le contenu et les avantages de chaque offre.
Le résultat des recherches menées pendant 30 ans
Les maladies rares toucheraient 3 millions de personnes en France, mais 300 millions au niveau mondial. Environ 7 000 pathologies sont recensées dans cette catégorie dans le monde. À noter qu'une maladie est considérée comme rare lorsqu'elle affecte une personne sur 2 000. L'enjeu aujourd'hui serait de pouvoir l'identifier plus tôt. Le diagnostic prendrait entre 2 à 3 ans en moyenne dans l'Hexagone. Par ailleurs, 25 % des patients qui en souffrent font face à des errances médicales pendant 5 à 15 ans. L'intérêt de l'outil mis au point par M.I.S serait d'améliorer le délai de réponse.
Les entreprises initiatrices souhaitent pouvoir détecter plus de 270 maladies rares avec AccelRare. Son fonctionnement repose sur la technologie MedVirTM développée par M.I.S. Il utilise les informations communiquées par l'utilisateur concernant les symptômes et les signes cliniques pour établir le pré-diagnostic. L'algorithme indique ensuite s'il existe un risque élevé d'une pathologie rare. Il peut aussi donner un aperçu des maladies en lien avec les indicateurs renseignés. Des précisions les concernant avec les coordonnées du spécialiste le plus proche sont aussi communiquées.
L'outil aurait été conçu pour les médecins de ville, les médecins généralistes et les pédiatres. Il aurait été obtenu après 30 ans d'investigations médicales. Ce dispositif devrait être accessible en ligne, en langues française et anglaise, puis dans d'autres langues. Une phase d'expérimentation est prévue en 2022. Elle vise à améliorer le degré de pondération et le niveau de sélectivité selon les symptômes renseignés. Cette étape sera réalisée avec la participation des professionnels de santé et s'appuie sur des situations réelles.