Lancée en novembre 2019, la nouvelle couverture santé solidaire rencontre un franc succès auprès des assurés à faible revenu. Cette réussite résulte en grande partie de sa simplicité et de son accessibilité, deux gros atouts qui sont absents chez l’ancienne ACS. La crise actuelle devrait encore pousser d’autres ménages à recourir à ce filet de sécurité.

Une première année réussie pour la nouvelle complémentaire santé solidaire

L'année 2020 est une période quelque peu trouble pour les acteurs de l'assurance et de la mutuelle complémentaire. La saturation des hôpitaux et la crainte de l'épidémie conduisent en effet à un renoncement aux soins, un phénomène observé sur l'ensemble du territoire.

Dans le même temps pourtant, les ménages ayant souscrit au nouveau contrat de couverture santé solidaire, qui remplace l'ancienne CMU-C et l'ACS, ont augmenté. Ce filet de sécurité conçu pour les plus démunis se veut plus simple et plus pratique, surtout au moment de choisir entre la couverture gratuite de la Sécurité sociale et l'assurance complémentaire d'organismes privés.

Des souscripteurs qui préfèrent l'assurance complémentaire du privé

La complémentaire santé solidaire remplace depuis novembre 2019 la CMU-C et l'ACS, deux dispositifs sociaux élaborés pour offrir aux plus démunis une assurance soins de santé convenable. Un an après son instauration, ce filet de sécurité est manifestement une réussite.


Cette tendance n'est pas près de s'inverser avec la crise sanitaire, qui devrait faire resurgir la pauvreté et augmenter en conséquence le nombre de ménages éligibles à l'assurance complémentaire solidaire. Selon les dernières statistiques disponibles sur ces contrats, 390 000 nouveaux souscripteurs – correspondant à 5 % des bénéficiaires – découvrent pour la première fois ce type de couverture, n'ayant jamais contracté auparavant ni l'ACS, ni la CMU-C. Ces nouveaux arrivants se tournent en majorité vers les organismes privés (60 %), une préférence à contre-courant de celle des bénéficiaires de la couverture santé gratuite.

Le volet participatif du contrat solidaire, appelé C2SP, reçoit aussi les faveurs des familles monoparentales. Ces dernières cherchent surtout une bonne protection pour leurs enfants, lesquels représentent 38 % des bénéficiaires. Cette couverture participative, donc payante, coûte autour de 20 euros par personne assurée, un tarif qui descend à 8 euros pour les moins de 29 ans. Ces chiffres démontrent que les assurés, même démunis, sont prêts à participer aux primes d'assurance lorsque les formalités de prélèvement et de remboursement sont plus simples.

Une couverture complémentaire plus lisible et moins complexe

Avant la mise en place du nouveau contrat solidaire, les ménages vulnérables souhaitant bénéficier de l'ACS devaient sélectionner une formule de garantie parmi trois niveaux proposés par le dispositif. Les primes associées à chaque contrat sont peu lisibles, un défaut qui en rebutait plus d'un souscripteur. Le mécanisme du « chèque santé », accessible uniquement après avoir versé la prime d'assurance, constituait également un sérieux obstacle.

Le contrat solidaire instauré l'année dernière met fin aux barrières entre l'ACS et la CMU-C, qui ont été rassemblées en une seule complémentaire. Les anciens bénéficiaires de ces deux dispositifs ont tous accès aux mêmes soins couverts à 100 % par l'assurance complémentaire. Les bénéficiaires de l'ancienne ACS continuent de s'acquitter d'une cotisation dans le cadre de la C2SP. Grâce à ces simplifications, le contrat aidé unifié recrute plus de 600 000 souscripteurs supplémentaires en un an. Les bénéficiaires de la couverture santé solidaire s'élèvent actuellement à 7,7 millions de personnes.