Encore en début d’année, très peu de personnes avaient recours aux téléconsultations, préférant se directement dans les cabinets médicaux. Mais le cantonnement a obligé les Français à revoir leurs vieilles habitudes. D’ailleurs, le gouvernement souhaite généraliser cette tendance en garantissant une prise en charge à 100 % par l’assurance maladie jusqu’en 2022.

L'imposition du strict confinement a incité l'État à décréter une prise en charge intégrale des consultations médicales à distance par l'assurance maladie. Cette alternative aux visites chez le médecin a été vivement sollicitée durant le confinement et le gouvernement entend maintenir cette tendance jusqu'en 2022. En effet, le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit de prolonger de deux années supplémentaires la prise en charge à 100 % des téléconsultations.
Cette mesure aura notamment été permise grâce à la taxation sur les économies de remboursement réalisées par la mutuelle santé, les assurances et les institutions de prévoyance.
La solution au manque de personnel qualifié
Pour pallier l'impossibilité des Français de se rendre chez leur médecin à cause du cantonnement, le gouvernement a annoncé la prise en charge à 100 % par la branche maladie de la Sécu des consultations à distance, et ce, quel que soit le motif. Ce dispositif est entré en vigueur le 18 mars dernier et il a déjà été décrété qu'il serait valable jusqu'à la fin de l'année. Mais cette prise en charge intégrale devrait finalement être prolongée de deux ans selon le PLFSS pour 2021.
La raison est que l'État souhaite :
Faciliter le recours à la télémédecine, notamment dans les zones sous-denses où l'accès aux soins peut être d'autant plus difficile que les médecins sont peu nombreux.
En outre, cette alternative aux consultations classiques pourrait être la solution au manque de personnel qualifié dans les zones urbaines, d'où l'intérêt d'inciter les citoyens à l'intégrer aux mœurs.
Changement des vieilles habitudes
En théorie, il est possible de consulter à distance n'importe quel médecin. Néanmoins, la prise en charge intégrale n'est valable que si le patient s'adresse à un professionnel téléconsultant l'ayant déjà ausculté physiquement au moins une fois lors des douze derniers mois. De plus, cela permet de garantir une prise en charge de qualité. Cependant, le malade peut faire appel à un autre médecin téléconsultant dans la mesure où celui-ci a été conseillé par le médecin traitant déclaré, et de ce fait qu'il ait connaissance des antécédents médicaux du patient.
Dans l'éventualité où une personne est contaminée par le covid-19 ou présente des risques de contagion, il pourra par dérogation s'adresser à un autre praticien de ville s'il n'a pas de médecin traitant ou que ce dernier est occupé.
Ces règles, mise à part la dernière, sont en vigueur depuis le 15 septembre 2018, date à laquelle l'assurance a pris en charge à hauteur de 70 % les téléconsultations. Ce dispositif était encore très peu répandu à l'époque, car les patients préféraient interagir de visu avec leur médecin. Mais la pandémie du covid-19 et le strict confinement ont obligé à choisir les vieilles habitudes. Le nombre de consultations à distance est ainsi passé de 40 000 au mois de février dernier à 4,5 millions au mois d'avril avant de se stabiliser autour d'un million au cours des dernières vacances estivales. L'assurance maladie indique d'ailleurs sur son site internet :
Aujourd'hui, cette pratique médicale concerne des patients de tous âges, et pas seulement des jeunes urbains puisqu'1 patient sur 5 y recourant a plus de 70 ans. En cette rentrée de septembre, elle représente 3 % des consultations.