Alors que la France, tout comme ses voisins européens, fait face à une quatrième vague de contaminations au Covid-19, la situation semble dramatique pour deux de ses départements d’outre-mer. Les hôpitaux frôlent la saturation en Martinique ainsi qu’en Guadeloupe si bien que la Métropole a dû y déployer des centaines de professionnels de santé volontaires, en renfort.

Des professionnels de santé de la métropole sont partis pour prêter main forte aux Antilles françaises

Depuis début juillet, le nombre de cas positifs au Coronavirus s'accroit dans bon nombre de pays, dans la France. Outre-mer, la situation est bien plus inquiétante, poussée par l'avènement du variant Delta, réputé par sa forte capacité de propagation. À cela s'ajoute le faible taux de vaccination du peuple antillais. Les hôpitaux sont submergés de patients sous une explosion de formes graves, touchant autant de jeunes que de personnes âgées, couverts ou non par une mutuelle santé.

La solidarité étant au rendez-vous, des volontaires de la Métropole ont accepté de prêter main forte aux médecins et soignants locaux. Ainsi, c'est 240 personnels de santé qui étaient en partance pour La Guadeloupe et la Martinique le 10 août dernier.

Les indicateurs ont viré au cramoisi

Il n'est plus à redire, l'épidémie du Covid-19 a frappé davantage l'Outre-mer que la métropole française. D'ailleurs, ces dernières semaines, les résidents des DOM, et plus précisément ceux des Antilles vit une situation on ne peut plus catastrophique. De fait, les nouveaux cas positifs dépassent par exemple la barre des 3 000 par semaine en Guadeloupe, ce dont déplore la directrice générale de l'ARS de l'île, Valérie Denux.


À savoir, le taux d'incidence y est de 2 217 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants, un chiffre qui s'est accru de 98% en un mois. Et la tension hospitalière, à 212%, est d'autant plus palpable, avec une statistique trois fois plus élevée en hospitalisation conventionnelle et cinq fois plus en réanimation.

La situation est loin d'être mieux en Martinique, avec 18% de taux de positivité (+2,5 par rapport à il y a un mois). Quant au ratio d'incidence, il s'estime à 1 197 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants, +70% en un mois. La tension hospitalière, elle, s'élève à 231%, soit 89% de plus tant pour les simples admissions que les besoins en soins intensifs.

Des indicateurs épidémiologiques en rouge qui s'expliqueraient par le faible taux de vaccination sur ces territoires. En effet, à l'heure actuelle, seuls 22% des Guadeloupéens et 23% des Martiniquais ont reçu leur première dose de vaccins anticovid. Ce qui n'est même pas la moitié des citoyens en métropole (64%).

Un élan de solidarité nationale

En vue de freiner ce reflux de contaminations, le confinement a été réinstauré pour au moins trois semaines – depuis le 4 août pour la Guadeloupe et fin juillet pour la Martinique. Cependant, un appel aux renforts a été lancé afin d'éviter la saturation des hôpitaux antillais. C'est dans cet objectif que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a publié le 8 août sur son compte Twitter :

Face à la situation sanitaire en Martinique et en Guadeloupe, j'en appelle à la solidarité nationale pour venir en soutien aux équipes médicales sur place. Si vous êtes volontaire : prenez sans délai l'attache de votre établissement ou de votre ARS.

Deux jours après, 240 volontaires – médicaux et non médicaux - s'étaient envolés pour les Antilles. D'après Benoit Vallet, le directeur général de l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France, il y avait parmi eux des médecins urgentistes, des spécialistes en réanimation ainsi que des infirmiers réanimateurs, dont :

  • 64 provenant de l'Île-de-France ;
  • 30 des Hauts-de-France
  • 28 du Grand Est.

Toutes les régions de la métropole ayant participé à cet acte de solidarité, à l'exception de la Corse, de l'Occitanie et de Provence-Alpes-Côte d'Azur où a été également déclenché le plan blanc du fait de l'urgence sanitaire.