Bon nombre d’acteurs de l’assurance, plus particulièrement ceux de la complémentaire santé, ont fait part de leur scepticisme quant aux réformes annoncées par le gouvernement en ce qui concerne le remboursement des frais de soins. Mais la corde s’est encore plus tendue depuis l’apparition dans le journal Les Échos de certains détails qui auraient dû faire l’objet de concertations.

Le projet « grande Sécu » est en train de cristalliser les tensions

Les mutuelles et les organismes de santé se font du mouron

Visant à faciliter l'accès aux soins au plus grand nombre, la réforme de l'assurance-maladie suggère dans l'un des scénarios présentés par le gouvernement que l'intégralité des dépenses de santé soit prise en charge.

Dès lors, la recherche d'une mutuelle pas cher ou bien la souscription à une complémentaire santé n'aurait plus grand sens pour ceux qui souhaitent y adhérer.

Si cette approche est validée, elle risque de sonner le glas pour les organismes privés de complémentaire santé, mettant ainsi au chômage environ 100 000 salariés.

Le président de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) a tiré la sonnette d'alarme concernant cette funeste éventualité, posant la question des mesures proposées par le gouvernement pour ces personnes qui auraient perdu leur emploi.

Des fuites qui suscitent l'incompréhension et l'indignation

Pour l'instant, le scénario qui fait polémique, autrement dit la fameuse réforme de « la grande Sécu », semble être la solution privilégiée par l'exécutif et pour laquelle il est prêt à court-circuiter des acteurs majeurs de l'assurance, en l'occurrence la FNMF et la FFA, des membres éminents du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM).

En effet, alors que le HCAAM devait encore se pencher sur les différents scénarios de rupture envisagés, le gouvernement a déjà laissé filtrer dans le journal Les Échos certains détails chiffrés concernant « la grande Sécu ».

Sans tarder, les présidents respectifs de la FNMF et la FFA ont exprimé leur indignation face à cette indiscrétion.

De son côté, l'exécutif défend sa réforme en arguant que celle-ci fera économiser aux assurés 5,4 milliards d'euros, le tout en étant délestés des frais de gestion des complémentaires.