Dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’enfant, Claire Hédon, Défenseure des droits et journaliste, a récemment publié son rapport annuel sur l’état de santé mentale des jeunes. Le constat est sans appel : les troubles dépressifs ne cessent de se développer depuis la crise sanitaire, tandis que la prise en charge psychiatrique reste insuffisante. Le compte-rendu met l’accent sur l’urgence à protéger la santé psychologique des jeunes à travers un certain nombre de recommandations.

La psychologie des jeunes est fortement affectée par la crise sanitaire

Les syndromes dépressifs se multiplient

Dans son rapport qui tient compte des réclamations qu'elle a reçues ainsi que des consultations d'enfants et de professionnels, Claire Hédon alerte sur la dégradation de la santé mentale des jeunes depuis la crise sanitaire.

Une étude a montré que les troubles liés à la dépression, dont les problèmes d'anxiété et de phobies sociales », déjà en hausse au premier confinement, ont été multipliés par deux chez les 15-24 ans (20 % en 2020 contre 10 % l'année précédente).

Lors d'une conférence de presse, le Défenseur des Enfants Éric Delemar a récemment soulevé le problème des addictions aux écrans et des troubles du sommeil qui en découlent.


Ces phénomènes se sont intensifiés pendant la fermeture des établissements scolaires et l'enseignement à distance.

De son côté, Claire Hédon note une incohérence entre les discours des professionnels de santé qui recommandent de minimiser le temps passé devant les écrans et ceux des enseignants qui encouragent le suivi de cours en ligne, devant un écran.

Les choses se compliquent encore pour les jeunes qui sont livrés à eux-mêmes quand l'apprentissage se passe à la maison.

Un manque criant de moyens en psychiatrie

Selon la Défenseure des droits,

Si l'enfant en situation difficile était traité rapidement, il aurait des chances de surmonter ses difficultés en quelques séances chez un psy, mais si les traitements tardaient, elles pourraient s'aggraver sur le long terme, voire jusqu'à l'âge adulte.

À noter qu'il est possible de souscrire une mutuelle pas chère pour prendre en charge les dépenses sur la santé mentale.

Or, si les demandes de consultations en pédopsychiatrie sont en hausse, il est compliqué d'obtenir un rendez-vous avec un professionnel.

En effet, il faut attendre six mois ou un an pour être reçu. En cause, l'insuffisance de personnel dans les Centres médico-psychologiques (CMP) et les centres médicaux psycho-pédagogiques (CMPP). Claire Hédon estime que cette préoccupation devrait devenir une « priorité publique ».