Le Covid-19 n’a pas épargné l’Italie, qui enregistre le bilan le plus lourd parmi les États européens touchés. La barre des 20 000 décès a été dépassée dans le pays, d’après le bilan officiel du 13 avril 2020. Comment la pandémie y a-t-elle progressé ? De quelle manière l’Italie compte-t-elle se relever pour sauver son économie ?

Après la Chine, l'Europe est devenue le nouveau foyer du coronavirus. Parmi les pays les plus affectés sur le Vieux Continent compte l'Italie. Cette dernière a pris de nombreuses mesures pour limiter le nombre de contagions. Par exemple, plus de 213 000 contrôles ont été effectués lors du week-end pascal pour s'assurer du respect du confinement par les habitants.
Par ailleurs, une équipe de 38 professionnels de santé cubains apte à gérer les situations de crise a été sollicitée. Alberto Cirio, qui préside la région piémontaise, les a remerciés pour cet élan de solidarité. Il reste à savoir si les spécialistes de la mutuelle santé s'en inspireront.
Le gouvernement italien poursuivra-t-il les mesures de confinement ?
Les Italiens sont contraints de rester eux depuis plus d'un mois. Comparé au nombre de cas recensés au 12 avril 2020, celui du lendemain a augmenté de 3 153. Ainsi, le nombre de patients atteints du coronavirus s'est établi à 159 516. Quant au nombre de malades hospitalisés, il a atteint 28 023 le 13 avril dernier, soit 176 cas de plus que la veille. Certains observateurs souhaitent donc que l'exécutif poursuive les mesures de confinement.
D'autres acteurs plaident pour la reprise des activités économiques. Tel est le cas de Giovanni Rezza de l'Institut supérieur de la santé (ISS). Il estime que le pays ne saurait endurer les conséquences d'un confinement de plus de deux mois. En effet, l'arrêt de la chaîne de production peut engendrer jusqu'à 234 milliards d'euros de perte, ce qui correspond à 11,2 % du PIB. C'est ce que prévoit l'Institut pour la recherche en économie rattaché à la banque centrale italienne.
Ainsi, 150 scientifiques recommandent à l'État d'augmenter la capacité de tests de diagnostic plutôt que de prolonger le confinement.
Le bilan s'allège-t-il pour la péninsule ?
En Italie, le nombre de morts comptabilisés depuis que la crise sanitaire a commencé était évalué à 20 465 le 13 avril dernier. En Lombardie, qui est le centre économique du pays, 10 901 décès ont été recensés, contre 2 615 dans la région Émilie-Romagne. Pour sa part, le Piémont a totalisé 1 826 de décès.
À l'occasion d'une conférence de presse pour faire part du bilan de l'épidémie, Giovanni Rezza s'est voulu rassurant. Il affirme que le nombre de morts relevés jusque-là découle des vagues de contamination antérieures. Il explique en détail la situation :
Le temps qui s'écoule entre le moment de la contagion et le moment de la publication des données, c'est-à-dire aujourd'hui, peut aller jusqu'à 20 jours. Ce que nous voyons aujourd'hui est quelque chose qui en termes de contagion est attribuable à ce qui s'est passé il y a plusieurs jours, c'est important pour bien comprendre l'interprétation des chiffres.
En outre, les données officielles parues le13 avril dernier relatent que le nombre de malades admis en soins intensifs a régressé depuis 10 jours d'affilée. Il s'est ainsi établi à 3 260.