Le constat est alarmant. Selon l’Académie nationale de médecine et le Conseil national de l’Ordre des médecins, entre 6 % et 10 % des rendez-vous médicaux sont manqués chaque semaine. Cela équivaut à environ 27 millions de consultations perdues par an. Cette situation est regrettable, car elle empêche d’autres personnes de prendre rendez-vous et de bénéficier des soins nécessaires. Pour remédier à ce problème, l’Union française pour une médecine libre (UFML) propose de sanctionner financièrement les patients indélicats.

Rendez-vous médicaux non honorés : l’UFML propose de sanctionner financièrement les patients indélicats

Des rendez-vous gaspillés

Non seulement il est compliqué pour les ménages modestes de se procurer une assurance santé adéquate en raison des coûts financiers élevés, mais en plus, ces derniers ont du mal à décrocher un rendez-vous chez le médecin, car les professionnels de la santé sont submergés par les demandes.

Cependant, à y regarder de plus près, il semble que les médecins ne sont peut-être pas aussi débordés qu'ils le paraissent. En fait, certains patients peuvent bloquer plusieurs créneaux, probablement par crainte de ne pas pouvoir obtenir un rendez-vous avec leur médecin traitant.

Pire encore, il arrive que les créneaux réservés ne soient pas honorés et les patients concernés oublient souvent de se désister à temps pour permettre au médecin de réattribuer les rendez-vous. Les créneaux non respectés sont alors généralement perdus.

Quelles sanctions appliquer ?

Les médecins sont unanimes quant au fait que ce phénomène doit être endigué, mais les opinions divergent en ce qui concerne les sanctions à appliquer.

De nombreux professionnels de la santé suggèrent la mise en place de sanctions financières pour les patients qui posent des « lapins » à leur médecin.

C'est notamment le cas de l'Union française pour une médecine libre. Elle propose une pénalité allant de 1 à 5 euros par rendez-vous manqué, estimant que si 25 % des créneaux non honorés étaient taxés à 5 euros, cela pourrait rapporter 30 millions d'euros par an. Ce qui pourrait être utilisé pour lutter contre les déserts médicaux.

Une autre suggestion consiste à faire payer les consultations à l'avance. Ce qui inciterait les patients à se présenter aux rendez-vous.

Cependant, d'autres médecins s'opposent à ces sanctions financières, soutenant que les patients qui n'honorent pas leur créneau peuvent ne pas être responsables de leur absence, et qu'il serait donc injuste de les pénaliser.

Les raisons légitimes d'un désistement peuvent être nombreuses. Par exemple, le médecin ne saura reprocher à un patient souffrant de troubles mentaux de ne pas respecter ses rendez-vous et de ne pas avoir la présence d'esprit d'annuler à l'avance.

D'après ces professionnels, le problème se situe plutôt dans le système en lui-même et il serait injuste de faire porter la responsabilité de ce dysfonctionnement aux patients.

À retenir
  • Le nombre de rendez-vous médicaux non honorés progresse de façon alarmante.
  • Les médecins veulent endiguer ce phénomène, mais hésitent sur les mesures à mettre en œuvre.