Le Chef du gouvernement français a tenu à échanger avec le ministre de la Santé sur un sujet qui inquiète actuellement. Il s’agit de la santé mentale des Français. Le confinement aurait en effet des conséquences néfastes sur leur moral. Un risque déjà évoqué par différents spécialistes durant ces derniers mois. D’où le choix pour un confinement allégé.

La pandémie et les restrictions qui en découlent ont-elles un impact sur la santé mentale ? Plusieurs spécialistes se sont penchés sur la question et ont mis en garde contre les effets néfastes. Face à la situation, la Fédération française de l'assurance a réagi lundi 22 mars dernier. Les complémentaires santé proposent depuis une prise en charge pour les consultations psychologiques.
Après les signaux d'alerte envoyés par les spécialistes, le gouvernement a également accordé une attention au sujet. Le même jour, le Premier ministre a rencontré le ministre de la Santé. Objet de cet échange : discuter des mesures en place et de celles qu'il faut adopter.
Un stress dû au manque d'activité
La sédentarité est un danger pour la population en ce temps de pandémie, expliquent certains spécialistes. Au cours d'une interview accordée au quotidien d'information 20 Minutes, Wissan El Hage, codirecteur de l'équipe « Psychiatrie Neurofonctionnelle » de l'INSREM et psychiatre au CHRU de Tours, indique :
Le fait d'être enfermé, c'est appauvrissant. Les activités physiques, ou même les simples sorties, sont essentielles pour évacuer le stress, se détendre, se reconnecter à la nature. C'est d'ailleurs ce qu'on recommande en santé mentale chez les patients stressés.
Un constat qui aurait emmené le gouvernement à accorder plus de flexibilité. Pour rappel, les habitants des départements qui sont à nouveau confinés ont la possibilité de prendre l'air. La durée n'est plus limitée du moment qu'ils organisent leurs sorties entre 6 heures et 19 heures.
Les mesures qui sont à présent territorialisées allègeront également le poids du mental des Français. Les habitants seront plus à même de comprendre les décisions prises, sachant que le confinement ne s'applique plus qu'aux régions les plus touchées.
Des séquelles sur le long terme
Hormis ces aspects cités, les professionnels de la médecine dénotent les angoisses nées de la situation. L'omniprésence du virus fait naître des inquiétudes chez la population, entre la crainte de l'attraper, d'être enfermé et d'être hospitalisé. À cela s'ajoutent les impacts sur l'économie qui laissent apparaître les doutes et les interrogations.
Le gouvernement semble avoir compris les enjeux. Pour la première fois, Matignon veut donc prendre le temps d'en discuter sérieusement. L'isolation des personnes en situation de précarité, la gestion du télétravail ou l'accompagnement de la population à travers un programme de soutien ont fait partie des points abordés.
Reste à savoir les mesures prises pour y faire face, d'autant que les spécialistes parlent d'un effet de longue durée. Viviane Kovess-Masféty, épidémiologiste et psychiatre, se veut plus rassurante et parle d'une situation passagère. Le stress généré par la pandémie passera chez certains dès qu'ils retrouveront leur vie d'avant.