L’allègement des règles sanitaires aurait-il eu un impact positif sur la santé mentale des Français ? Une étude réalisée à la mi-mai par Santé Publique France semble le confirmer. L’agence sanitaire dénote une légère amélioration, bien que le niveau d’avant la pandémie n’ait pas encore été atteint. Certains indicateurs n’ont également pas évolué.

Santé Publique France relève une faible amélioration de l’état mental des Français

Santé Publique France réalise des séries d'études régulières portant sur l'état mental des Français depuis le début de la pandémie. La dernière a été effectuée à la mi-mai. Les chiffres relevés laissent présager une bonne nouvelle. La proportion de personnes qui affirment être dans un état dépressif a en effet diminué.

La situation est loin d'être identique à celle d'avant la pandémie de la Covid-19. La précarité financière fait partie des facteurs qui font entrave aux évolutions. Certains indicateurs continuent donc de se dégrader. Néanmoins, ce serait la première fois que l'agence sanitaire relève une amélioration chez les Français depuis l'automne dernier.

Le nombre de personnes satisfaites de leur vie en baisse

L'enquête est réalisée à la base d'un questionnaire standardisé constitué par 14 questions. Les professionnels de santé s'en servent généralement pour identifier des troubles dépressifs et anxieux chez leurs patients.


Suivant les résultats obtenus à la mi-mai, Santé Publique France dénote l'absence d'une évolution concrète sur certains indicateurs :

  •  La proportion de personnes souffrant d'un trouble de sommeil sur les huit jours précédant l'étude a progressé de 14 points. 64 % affirment faire face à ce problème ;
  •  Une hausse de 6 points pour l'anxiété. 21 % des participants auraient déclaré se trouver dans cet état ;
  • Le nombre de personnes qui ont des pensées suicidaires a bondi de 4 points. 8,5 % des personnes interrogées l'auraient eu ;
  • Enfin, 80 % d'entre elles affirment être satisfaites de la vie qu'elles mènent actuellement. Ce chiffre démontre un recul de 5 points par rapport à la situation avant l'épidémie.

Pour rappel, les personnes en détresse psychologique peuvent consulter un professionnel. La Fédération Française de l'Assurance et les organismes de mutuelle santé ont récemment mis en place un dispositif. Ce dernier permet la prise en charge des séances.

Une situation qui reste différente de l'avant Covid-19

D'un point de vue général, l'enquête réalisée à la mi-mai reflète une légère évolution par rapport à la situation en avril 2021. L'étude a eu lieu du 17 au 19 mai 2021. En tout, 19 % des participants ont avoué faire face à une dépression. 22 % des personnes interrogées auraient affirmé en souffrir lors de la précédente observation. Celle-ci a eu lieu entre le 21 et le 23 avril 2021.

Ce serait la première amélioration constatée depuis l'automne. L'enquête est d'ailleurs menée au moment où le gouvernement décide justement d'assouplir les mesures sanitaires en France. L'allègement des restrictions a commencé le 19 mai 2021.

L'agence sanitaire relève avec cette baisse une diminution de la réticence au vaccin. 31 % des personnes interrogées ne souhaitaient pas se faire injecter le sérum en avril 2021. Elles représentaient 24 % des participants à la mi-mai.

Elle souligne néanmoins que le nombre de personnes en situation de dépression demeure élevé comparé au niveau avant la pandémie. L'année dernière, leur proportion était de 19 % au premier confinement puis moins de 11 % pendant l'été. Le chiffre finit par augmenter en octobre pour se situer à 22,7 % en février 2021.

Ces troubles psychologiques affecteraient tout particulièrement les femmes, les étudiants et les personnes qui font face à des difficultés financières.