La carte vitale fait également l’objet de tentatives de fraude ou de fraudes avérées. Avec leur carte, ou les données de cette dernière, utilisée par des personnes mal intentionnées, de nombreuses personnes se retrouvent privées de soins essentiels. Le renforcement de la sécurisation de ces cartes par un dispositif biométrique a été suggéré par une commission parlementaire. Le projet a été soumis à l’approbation du Sénat.

Souvent évoquée, mais jamais concrétisée
À l'image du passeport et du permis de conduire, la carte vitale pourrait bientôt devenir biométrique.
L'idée n'est pas nouvelle, mais jusqu'ici, les autorités compétentes ont jugé sa réalisation trop complexe et sa réalisation a été remise aux calendes grecques.
La véritable raison des nombreux reports rencontrés par cette mesure est le peu d'impact financier des fraudes à la carte vitale. Selon les calculs réalisés par les professionnels du secteur, bien que nombreuses, elles ne représentent que 5 % des infractions commises au niveau de l'assurance maladie.
Le remboursement des soins médicaux fictifs ne couterait pas plus cher à l'État que la production des cartes vitales biométriques.
Concernant les préjudices subis par les véritables titulaires des cartes vitales, là encore, il faut relativiser.
Dans la majorité des cas, les fraudeurs profitent des cartes appartenant à des personnes décédées.
Les parlementaires n'abandonnent pas l'idée
Malgré l'intérêt économique moindre de l'utilisation d'une carte vitale biométrique, les parlementaires se sont montrés favorables à sa mise en place. Professionnels de santé et caisse d'assurance maladie s'accordent à dire que les efforts doivent être faits pour éradiquer les fraudes à la carte vitale.
La santé du fraudeur peut aussi être en danger s'il utilise la carte de quelqu'un d'autre, faute de moyens pour s'offrir lui-même les soins dont il a besoin.
Le principal danger se trouve dans le passif médical du vrai titulaire qui est enregistré sur la carte.
Il peut induire en erreur les médecins et le patient risque de recevoir un traitement qui ne lui est pas adéquat.
Autre argument qui pourrait convaincre les sénateurs de voter en faveur de la carte biométrique : elle permettra une mise à jour du système et facilite l'inventaire des titulaires de carte vitale encore en vie.
Pour information, entre 2 et 5 millions de cartes vitales, appartenant à des personnes défuntes ou existant en double exemplaire, continuent d'être utilisées à l'heure actuelle.