Le Grand Est semblait épargné par la recrudescence des cas d’infection au coronavirus peu avant l’automne. Pourtant, entre septembre et octobre, la situation s’est fortement dégradée, poussant l’ARS à déclencher le plan blanc. Outre l’augmentation rapide des nouvelles contaminations, les experts s’inquiètent également du taux d’incidence observé dans la région, qui est dix fois supérieur à celui du Grand Paris fin octobre.

La métropole strasbourgeoise fait face actuellement à une augmentation rapide du nombre de personnes infectées par le Covid-19. Alors que la situation y était relativement calme à la mi-octobre, les hôpitaux voient affluer en grand nombre des malades du coronavirus. Dépassés par la deuxième vague annoncée depuis longtemps, les services d'infectiologie commencent à saturer.
L'Agence régionale de santé ou ARS du Grand Est déclenche alors le plan blanc, un protocole d'urgence destiné uniquement aux situations sanitaires exceptionnelles. Avec ce dispositif, tous les établissements hospitaliers de la région ont la possibilité d'engager les moyens nécessaires et envisageables pour traiter convenablement les patients atteints de la maladie à SARS-CoV-2.
Un taux d'incidence qui a décuplé en un mois
L'activation du plan blanc dans le Grand Est est une réponse logique à la flambée de contaminations au Covid-19 dans la métropole strasbourgeoise. Signe de la gravité de la situation, 100 % des lits en infectiologie à Strasbourg accueillent des malades du Covid-19. Cette vague d'hospitalisation occupe fortement le personnel médical de la région, ainsi que toute l'infrastructure d'assurance et de complémentaire santé. Le nombre d'hospitalisations a triplé en 10 jours, selon le président de la commission médicale d'établissement de Strasbourg. Le rythme risque d'être encore soutenu pendant les semaines à venir.
En un mois, le taux d'incidence du virus a décuplé dans les départements des Vosges et de la Haute-Marne. Il a été multiplié par :
- 5 dans la Moselle ;
- 7 dans l'Aube ;
- 4 dans le Haut-Rhin.
Il s'élève à 465,9 cas pour 100 000 habitants dans la métropole strasbourgeoise au 22 octobre, et 444,8 cas dans le Grand Paris. À Metz (337,5) et Nancy (297), le seuil d'alerte maximal est largement dépassé.
Un appel à la solidarité des professionnels de santé
Avec la saturation des lits en service d'infectiologie, le CHRU de Strasbourg commence à recevoir les patients du Covid-19 dans les services de :
- pneumologie ;
- cardiologie ;
- gériatrie ;
- médecine interne.
Cette réorganisation en urgence requiert une coordination de tous les instants entre les professionnels de santé engagés dans le combat. L'ARS du Grand Est lance d'ailleurs un appel en ce sens, soulignant que la solidarité entre les personnels de santé des établissements publics, des hôpitaux privés, tous statuts et toutes spécialisations confondus, est vitale en cette période de crise.
L'ARS appelle également à renforcer les capacités de réanimation de la région, en matière d'équipements et de personnel médical. Le plan blanc, déclenché il y a une semaine, est l'un des moyens les plus rapides pour lancer ce réarmement.