Depuis fin décembre au 16 janvier, 18 millions de masques FFP2 ont été vendues par la grande distribution. Entre le 28 décembre 2021 et le 16 janvier 2022, la filière a aussi écoulé 16,9 millions d’autotests. Face à cette performance, les grandes surfaces pourront-elles continuer à en commercialiser au-delà du 31 janvier 2022 ?

Les supermarchés réussissent parfaitement dans la vente de masques FFP2 et d’autotests Covid-19

La grande distribution a réalisé 5,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, révèle NielsenQI, grâce à la vente de 18 millions de masques FFP2. Sur la dernière semaine de 2021, comparé à la précédente, cet indicateur a déjà évolué de trois fois.

Le panéliste susmentionné précise que ces dispositifs médicaux sont davantage distribués près des grandes métropoles et dans l'ouest. Un constat qui vaut également pour les autotests dédiés au dépistage du coronavirus.

Relativement à ces derniers, l'Exécutif a autorisé, à titre dérogatoire, leur commercialisation en dehors des officines jusqu'au 31 janvier 2022. Par conséquent, rien n'est encore décidé concernant la continuité ou non de cette vente dans les grandes surfaces.

La vente hors officine des autotests est seulement à titre dérogatoire

La cause d'une telle décision : la flambée de la demande, stimulée par la cinquième vague de SARS-CoV-2. Au quotidien, le nombre de contaminations déclaré recensé s'élève en moyenne à 340 000 cas dans l'Hexagone. Compte tenu de cette situation, plusieurs Français préfèrent se dépister eux-mêmes. Un choix qui leur permet d'éviter de patienter dans une file d'attente avant de se faire tester.


Dans ce contexte, la commission des Lois de l'Assemblée nationale avait auditionné le ministre de la Santé le 29 décembre dernier. Ce dernier avait alors déclaré que cette mesure, qui concerne les mutuelle pas cher, constitue seulement une exception :

[…] Mais en aucun cas cela ne doit contrevenir dans la durée à la question du monopole pharmaceutique pour les dispositifs médicaux.

La permission accordée aux grandes surfaces a entraîné l'ire des pharmaciens qui disposait de l'exclusivité de ce commerce. Ils ont entre autres accusé les distributeurs d'avoir provoqué l'épuisement de stocks dont souffraient certaines officines.

E.Leclerc vend ses autotests moins cher que les pharmacies

En face, BFMTV a invité le 21 janvier 2022 le président du comité stratégique des magasins E.Leclerc sur son plateau. Le média l'a questionné s'il désirait ou non continuer à commercialiser des autotests au-delà du 31 janvier. Le cadre d'entreprise a alors répondu qu'il a :

Compris qu'il ne fallait pas demander, mais laisser faire la mécanique de décision.

Signalant que sa société a vendu 1,2 milliard de masques et 1,2 million d'autotests, il a ajouté :

Je ne veux pas 'emmerder' les pharmaciens, après on a un service possible qui est de les vendre, de les trouver et d'en vendre moins cher. On est partisan de continuer à en vendre moins cher.

En globalité, entre les 28 décembre et 16 janvier derniers, dévoile NielsenIQ, les supermarchés ont écoulé 16,9 millions d'autotests. Ce qui représente un chiffre d'affaires estimé à 25 millions d'euros. Au vu des déclarations du ministre de la Santé le 29 décembre dernier, le futur s'annonce moins évident.