L’organisation des soins a fait l’objet de négociations durant 2 mois. Le 25 novembre dernier, lors de la dernière séance de compromis, la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) a mis un chiffre sur sa proposition. Elle est prête à accorder environ 550 millions d’euros aux médecins libéraux. Leurs syndicats estiment toutefois ce montant insuffisant.

L'assurance maladie a proposé environ un demi-milliard d'euros aux médecins libéraux. Leurs syndicats jugent cependant que cette somme n'est pas suffisante. Ils ont ainsi indiqué qu'un accord ne sera pas signé avant le printemps 2021. Les élections professionnelles doivent avoir lieu à cette date.
Un document dont une copie a été remise à l'AFP révèle que des dépenses supplémentaires de 549 millions d'euros sont prévues sur la période 2021-2022. Ce montant inclut notamment 100 millions d'euros visant à revoir à la hausse les tarifs pratiqués pour les visites. Toutefois, cette majoration concernera seulement les personnes âgées de plus de 75 ans.
Les syndicats en demandent plus
Selon le président du syndicat MG France, Jacques Battistoni, les éléments issus des négociations conventionnelles ne permettent pas d'établir un accord. Il n'envisage ainsi de signature qu'une fois les élections professionnelles terminées. Il a ajouté qu'il est important que les syndicats se donnent le temps dont ils ont besoin. En effet, la date de la prochaine négociation est prévue pour 2022. Les montants engagés doivent correspondre à ce délai, conclut-il.
La CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) n'a pas non plus caché sa déception. Selon celui qui est à sa tête, Jean-Paul Ortiz, les revalorisations proposées sont illusoires et très loin de suffire aux médecins de ville. Pour rappel, la CSMF s'est retirée de la négociation au début du mois d'octobre 2020. Elle exige qu'un budget minimum d'un milliard d'euros soit accordé aux médecins libéraux.
Les chantiers ciblés par la Cnam
Certains médecins spécialistes subissent une baisse de salaire par rapport à d'autres. C'est particulièrement le cas des pédiatres, des psychiatres et des gynécologues. Pour les soutenir, l'Assurance Maladie compte revaloriser certains actes. Par exemple, en pédiatrie, la prise en charge des enfants de moins de 2 ans sera améliorée de 3 euros par consultation. Pour l'ensemble des spécialités, les majorations devraient s'élever en tout à 78 millions d'euros.
Par ailleurs, 150 millions d'euros serviront à rémunérer les praticiens qui prendront part au futur service d'accès aux soins qui permettra d'orienter des patients ou d'en accueillir sans rendez-vous. Une enveloppe de 175 millions d'euros doit aussi être déployée en faveur des professionnels de santé qui alimenteront le DMP (dossier médical partagé). Enfin, il est prévu d'alléger les règles en matière de consultation à distance et de téléexpertise pour en simplifier le recours.