En plus des retombées économiques et sociales que l’épidémie du Coronavirus a déclenchées, la morale de la population américaine s’amenuise de jour en jour. Le nombre de cas positif ne cesse d’augmenter, le chômage fait des ravages. Le gouvernement semble instaurer une nouvelle politique pour maitriser la situation. Efficace, certes, mais semble être répartie de façon inégale au sein de la masse.

Aux États-Unis, le bilan de la pandémie reste lourd. Aux dernières nouvelles, la maladie a causé la mort de 100 000 personnes. Une situation qui s'expliquerait par des failles importantes au niveau du système de santé et des assurances négligées. En effet, dans le pays de la liberté, les diversités culturelles sont peut-être un des facteurs majeurs de ce système sanitaire inégal et décentralisé. Car effectivement, l'assurance santé est mal répartie sur toute la population.
Le président des États-Unis, ayant longtemps négligé l'ampleur de la situation, n'a décidé de passer à l'action qu'au 18 mars, en mettant en place un dispositif recouvrant les chômeurs partiels avec des congés payés et des tests de dépistage, à titre gratuit. Quoique cela ne concerne que les petites et moyennes entreprises, comptant plus de 50, mais moins de 500 employés.
Un bilan sanitaire lourd additionné d'un système de soins onéreux
L'inégalité au niveau de la population étasunienne, prend encore de l'ampleur face à la crise du Covid-19. Le système de santé américain étant complètement différent de ceux en Europe où la couverture maladie est considérée comme un moyen de montrer un progrès, mais surtout une solidarité sociale. Selon une chercheuse du CNRS, dans ce pays, les assurances ne profiteraient qu'aux ménages aisés. Quant aux travailleurs dans les entreprises privées, les frais résultent d'une cotisation entre employeur et employés.
Par ailleurs, les frais de santé coûtent des milliers de dollars par an pour un adulte. Par conséquent, ce système affecte un bon nombre de familles modestes dans le pays qui doivent opter soit pour la faillite et l'hypothèque de leur bien, soit mourir de la maladie et ne pas se faire consulter. En revanche, cette assurance est bénéfique aux personnes de plus de 65 ans et les nécessiteux du pays, de par le système Medicare et Medicaid, un recouvrement social pour les aider à faire face aux problèmes sanitaires.
En 2018, 27,7 millions d'Américains, soit 10% de la population globale n'ont pas pu accéder aux mutuelles et complémentaires santés. Une statistique que L'Obama Care a pu diminuée avec l'extension du Medicaid où 45 millions des citoyens n'étaient pas encore assurés. En cet instant, l'épidémie due au coronavirus n'a pas encore pu changer la donne, malgré les annonces du gouvernement, une situation encore provisoire, le nombre de cas positifs ne cesse de grimper en flèche.
À cela s'ajoute l'existence d'environ 40% d'emplois qui n'assurent pas leurs employés. Ce qui peut être un problème si ces derniers sont atteints du covid-19.
Un problème non résolu créant une divergence dans la prise en charge des malades
Selon une interview dans un journal américain, un patient ayant souffert du Coronavirus a dépensé 34 927 dollars en n'effectuant que 3 passages à l'hôpital pour un traitement et n'a pu bénéficier d'un remboursement découlant de son assurance maladie alors qu'elle en aurait pu avant d'être mise au chômage. L'on peut dire que la situation actuelle est des plus déplorable. D'un côté, les indemnisations de chômage ne sont pas mises en place et de l'autre, ces derniers doivent débourser une somme colossale pour pouvoir se procurer des soins médicaux adéquats.
Selon l'analyse effectuée par une ONG, une hospitalisation due au Covid-19 pourrait coûter jusqu'à 1 300 dollars. Un frais qui varie toutefois d'un État à l'autre, notamment du fait des diversités culturelles, mais aussi d'une différence matérielle et technique dans chaque hôpital. Le système sanitaire américain mis en place est très différent de ceux de l'Europe qui instaurent une politique de santé pour tous et des restes à charge zéro. Sur ce point, les États américains adoptent chacun leur propre précepte.
Selon les études menées par une chercheuse, le confinement et le respect des règles de distanciation sociales ne se répandent que partiellement sur certains territoires tandis que d'autres les négligent. Et il en est de même pour les soins hospitaliers. En effet, le système de gestion, mis en place pour maitriser la maladie, est encore défectueux dans plusieurs comtés.
Des problèmes supplémentaires s'ajoutent. Les maladies chroniques présentant de véritables facteurs de risque qui favoriseraient la propagation exponentielle de l'épidémie et l'apparition de formes graves. Entre autres, selon les estimations de la National Center for Health Statistics en 2018, le pays comptait 93 millions de cas d'obésités morbides. Face à cette pandémie, ces profils à fragilité immunitaire subiraient des menaces supplémentaires.