En 2015, plus de 75 000 cas de décès liés au tabagisme ont été recensés en France. Et ce chiffre est resté inchangé depuis le dernier bilan réalisé deux ans plus tôt. Ces derniers chiffres officiels ont été présentés par le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Agence nationale de santé publique (ANSP), en marge de la Journée mondiale sans tabac.

Les hommes plus concernés que les femmes
Le tabagisme tient la tête du classement des causes évitables de maladie et de mortalité précoce en France selon le bulletin de l'ANSP. Un fléau qui ne touche pas uniquement l'Hexagone, car il affecte également de nombreux pays industrialisés.
Les maladies cancéreuses, cardiovasculaires et respiratoires sont celles qui font le plus de ravages. Et elles concernent tout aussi bien la gent masculine (19 % des décès) que les femmes (7 % de taux de mortalité).
Toutefois, la tendance semble s'inverser sur le long terme. En effet, entre 2000 et 2015, le nombre de décès liés au tabac d'individus de sexe masculin a baissé de 11 %, alors que chez les femmes, les statistiques ont quasiment doublé. Une progression constatée depuis les années 70.
Le nombre de « gros fumeurs » en baisse
Et toujours selon les chiffres publiés par Santé publique France, plus d'un million de « gros fumeurs » ont renoncé au tabac depuis 2016, dont plus de la moitié sur les six premiers mois de l'année 2018.
Si en 2017, la part de fumeurs quotidiens était de 26,9 %, elle a chuté de 1,5 point en 2018. Cette baisse est notamment due à la hausse du prix du paquet de cigarettes et à la prise en charge des moyens de sevrage tabagique (patchs, gommes, pastilles, etc.) par la mutuelle santé.
Les campagnes de sensibilisation ont des impacts positifs, comme celle menée sur la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) par le ministère de la Santé, Santé publique France et l'Assurance Maladie.
Selon l'ANSP,
même si ce recul persiste, cela n'aura pas d'impact sur le nombre de morts puisque l'apparition des maladies dues à la consommation de tabac est imprévisible, même pour les anciens fumeurs.
François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, souligne que,
malgré la diminution en général du nombre de fumeurs, la prévalence au tabagisme quotidien est plus marquée en France par rapport aux autres pays industrialisés.
De grandes inégalités sociales sont aussi constatées. En effet, les individus issus de couches sociales défavorisées (chômeurs, personnes à faibles revenus…) consomment davantage de tabac que les autres.
La cigarette électronique, une solution alternative
D'après Santé publique France,
la cigarette électronique constitue un moyen de sevrage efficace pour en finir avec le tabac
, bien que de nombreux professionnels de la santé soient sceptiques quant à son utilisation, en raison de l'absence de preuves concrètes de son efficacité. Elle rencontre d'ailleurs un certain engouement puisque 3,8 % de fumeurs se sont mis au « vapotage » en 2018, contre 2,7 % en 2017.