La conjoncture actuelle liée à la pandémie du Covid-19 a accéléré les mesures en vue d’optimiser l’accès aux soins des malades. Parmi elles, la téléconsultation et la téléexpertise auxquelles s’ajoute le développement de la télésurveillance, notamment des patients souffrant de pathologie chronique. Ainsi, la rémunération des équipes y dédiées sera prévue à partir de 2022.

La télésurveillance : ce dispositif novateur qui sera bientôt généralisé et qui plus est rémunéré par la Sécu

Se mettre devant un écran pour procéder à une consultation médicale est une pratique de plus en plus courante aujourd'hui. Dans la même foulée, la télésurveillance des malades fait partie des projets de développement de la télémédecine. D'aucuns reconnaissent sans doute que ce dispositif permet à des patients, notamment atteints de maladies chroniques d'être mieux suivis, et ce, sans avoir à se déplacer.

Force est toutefois de constater que les nouveautés médicales coûtent cher tant aux malades, à moins de bénéficier d'une bonne couverture et surtout d'avoir effectué consciencieusement un devis mutuelle santé, qu'aux acteurs eux-mêmes. Mais l'outil de prévention et de suivi susmentionné sera, en plus d'être généralisé dès l'année prochaine, sera pris en charge par l'Assurance maladie.

Une technique qui promet d'optimiser l'accès à la santé

Il y a de cela trois ans, l'essor de la télémédecine est devenu incontestable, confirmé par l'universalisation de la téléconsultation et la téléexpertise. Dans le courant du premier semestre de l'année prochaine, le dernier-né de la famille – la télésurveillance – sera à tour généralisée. C'est d'ailleurs ce qui a été présenté en Conseil des ministres le 7 octobre dernier, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2022.


À savoir, ce n'est pas vraiment un tout nouveau dispositif, car l'innovation a été expérimentée depuis 2018 par le gouvernement. Une initiative, portée sur cinq pathologies, dont le bilan n'a pas pu être finalisé, la faute à la pandémie du COvid-19. Ce qui n'a pas pour autant empêché son déploiement. De fait, le dispositif promet de :

  • Réduire, voire éradiquer les déserts médicaux ;
  • Soutenir les médecins de famille ;
  • Surtout, améliorer la vie des patients.

Dans la pratique, les malades souffrant de pathologies chroniques ou à durée indéterminée, telles que le diabète ou un trouble de la tolérance glucidique durant la période de gestation pourront être mieux pris en charge même s'ils habitent à des endroits éloignés d'un centre de santé.

Un soutien total de l'État

L'État est là pour accompagner ce changement.

C'est ce qu'a insisté le ministre de la Santé, Olivier Véran. Ne serait-ce que de citer le budget prévisionnel de la télésurveillance qui, quoique modeste, affiche une tendance haussière, à raison de 22 millions d'euros en 2022 puis le double (44 millions) l'année suivante.

Et pour joindre les gestes à la parole, le membre ministériel s'est déplacé le 4 octobre 2021 à l'Hôtel-Dieu - incubateur des Hôpitaux de Paris – afin de confirmer l'intention de l'État d'investir dans les Startup d'e-santé. Ont été alors présentes ce lundi-là plusieurs enseignes se développant en France grâce au soutien d'un CHU :

  • Echopen (échoscope portatif connecté) ;
  • Implicity (télésurveillance des pacemakers) ;
  • Lifen (plateforme pour les applications d'e-santé) ;
  • Nabla (application de santé dédiée aux femmes) ;
  • Nouveal (parcours de soins numérisé) ;
  • Withings (balance, tensiomètre, etc.)

Au ministre de la Santé d'inciter l'accroissement du nombre des incubateurs comme celui de l'Hôtel-Dieu, tout en rappelant les plus de demi-milliards d'euros – 650 millions pour être exact – qui sont alloués à la stratégie d'accélération numérique.

À noter, les professionnels de santé qui opèrent pour la télésurveillance (interprétation des données et prise de décisions médicales y afférentes) bénéficieront d'une rémunération forfaitaire, à condition de s'être préalablement déclarés auprès de l'agence régionale de santé. Celle-ci sera tributaire - par arrêté ministériel :

  • De la fréquence du suivi ;
  • Des volumes des actes ;
  • Des montants et conditions de recours prévus ou constatés ;
  • De la complexité de prise en charge.

À préciser également que l'accès au remboursement requiert l'agrément de nouveaux logiciels et équipements numériques connectés.