Outre le confinement, diverses mesures moins radicales peuvent être prises pour freiner l’épidémie de Covid-19. Les gestes barrières font notamment partie des précautions reconnues efficaces au quotidien. Le tracking des personnes contaminées permet également de maîtriser la circulation du virus. Conscient des enjeux sanitaires, Singapour continue ainsi de renforcer son système de suivi des cas contacts.

Des trackers Bluetooth s’ajoutent aux applications mobiles dans la lutte contre le Covid-19 à Singapour

La tranche d'âge couverte par une mutuelle senior est rarement passionnée de nouvelles technologies. Par exemple, cette catégorie de population ne trouve pas forcément l'intérêt d'appareils comme les smartphones. Ainsi, les personnes âgées se contentent souvent de téléphones basiques. Elles les utilisent surtout pour appeler, et éventuellement pour envoyer des SMS.

Le gouvernement de Singapour a donc dû prévoir des outils supplémentaires pour intégrer les seniors dans son système de tracking déployé pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. L'application TraceTogether s'est révélée efficace pour suivre les individus contaminés et endiguer ainsi la circulation du virus. Toutefois, sa portée est limitée par l'usage de smartphones.

Des appareils consacrés au suivi des cas contacts

L'État singapourien a prévu des trackers Bluetooth pour les personnes qui ne disposent pas de smartphone, comme les seniors. Ces appareils communiquent entre eux et avec l'application TraceTogether. Ce système devrait permettre d'améliorer le suivi des cas contacts sur tout le territoire.


Dans la pratique, si un citoyen équipé d'un tracker rencontre un porteur du virus, il sera rapidement contacté par les autorités et orienté vers les centres dédiés pour se faire dépister. De même, si l'utilisateur de l'appareil est positif, les responsables de la surveillance préviendront les personnes avec lesquelles il est entré en contact.

Les trackers Bluetooth proposés sont incompatibles avec les technologies cellulaires, WiFi et GPS afin de préserver la vie privée des citoyens. Concrètement, l'administration ne sera pas capable de localiser la personne équipée en raison des spécificités de l'appareil. De plus, le dispositif ne peut pas stocker plus de 25 jours de données, selon le gouvernement.

Un complément indispensable

Au niveau mondial, les acteurs privés et les gouvernements ont pris différentes initiatives pour améliorer le suivi des porteurs du coronavirus. Ils cherchent ainsi à contribuer au ralentissement de la propagation de la maladie. Dans le cadre de cette démarche, de nombreux projets impliquent l'utilisation d'applications et de smartphones.

Un choix tout à fait compréhensible, vu l'accélération de la démocratisation de ces appareils depuis quelques années. Cependant, certaines personnes, en particulier les seniors, n'en possèdent pas. En France, par exemple, le taux d'équipement chez les 60 à 69 ans s'est établi à 62 % en 2019. Cette proportion baisse à 44 % chez les plus de 70 ans. En guise de comparaison, les jeunes de 18 à 24 ans sont 98 % à utiliser un smartphone.

À Singapour, le système de suivi basé sur l'application TraceTogether n'est pas totalement efficient en raison des habitudes des personnes âgées. C'est pour remédier à ce problème que le gouvernement a décidé de lancer ses trackers Bluetooth.