Déjà utilisée dans divers pays, la sérothérapie s’avère inefficace pour soigner le Covid-19 chez les patients hospitalisés. C’est ce que révèlent les conclusions du test Recovery qui ont été prépubliées le 10 mars dernier. Cependant, la question reste à vérifier dans le cas d’une injection tôt après contraction de la maladie.

Le traitement des patients hospitalisés pour Covid avec le plasma de convalescent se solde par un échec

Dans la lutte contre le SARS-Cov-2, les scientifiques ne cessent de chercher de nouvelles solutions thérapeutiques. Parmi celles explorées auprès de malades admis à l'hôpital figurent notamment le corticoïde de synthèse dexaméthasone et l'anticorps monoclonal tocilizumab. Des alternatives qui pourraient être prises en charge par la Sécurité sociale ou la mutuelle santé dans le futur.

À cet égard, elles ont déjà fait l'objet de tests concluants par Recovery, un programme d'essais cliniques mené en Grande-Bretagne. Pareil pour l'association lopinavir/ritonavir, l'hydroxychloroquine ou l'azithromycine qui ont cependant présenté un bilan négatif. Dans ce même contexte, les résultats des expérimentations effectuées sur le plasma de convalescent ont été dévoilés récemment.

Un traitement déjà appliqué dans plusieurs pays

Dans les détails, les scientifiques voulaient extraire des anticorps présents dans le plasma sanguin sur des individus rétablis du Covid-19. L'idée était alors d'injecter les prélèvements aux malades. Également appelée sérothérapie, cette méthode a été pratiquée dans différents pays comme le Canada, les États-Unis ou l'Égypte. À noter que les opérations ont été réalisées en dehors de toute observation clinique. Quant à son efficacité, elle n'est pas encore avérée.


L'ancien directeur de l'Université d'Oxford et actuel coresponsable de Recovery, Peter Horby, a déclaré le 10 mars dernier sur son compte Twitter :

Le plasma convalescent a été largement utilisé pour traiter le Covid-19, mais sans preuve fiable de son efficacité.

Une annonce faite lors de la prépublication des conclusions non probantes à ce propos. Le chercheur note ainsi dans le même tweet :

Bien que nous soyons déçus par ce résultat, négatif, nous avions besoin, et nous disposons maintenant, d'une réponse claire à une question urgente.

Le cas d'un patient asymptomatique ou récemment infecté encore à observer

Les responsables soulignent que les essais concernaient uniquement les malades hospitalisés. Quant aux personnes qui ne présentent pas encore les signes du Covid-19 ou celles qui viennent d'être infectées :

Recovery ne peut donc en conséquence dire si le plasma de convalescent pourrait être bénéfique.

Dans sa concrétisation, ce procédé pourrait toutefois se révéler problématique. En effet, il faudrait attendre les résultats des tests de dépistage ou bien la survenue des premiers symptômes. Ce qui pourrait retarder la prise en charge.

Pour rappel, cette dernière nécessite notamment une transfusion accompagnée d'un suivi dans un établissement hospitalier. Par conséquent, les experts ont plutôt formulé cette possibilité par rapport aux personnes considérées comme vulnérables. Il s'agit entre autres de celles à très haut risque de développer une forme grave de l'infection. Même chose pour les individus au système immunitaire affaibli. Soit une démarche similaire à celle adoptée avec les anticorps monoclonaux.