En réponse à la pandémie de COVID-19 qui sévit toujours, la HAS a décidé d’accorder une autorisation exceptionnelle d’accès précoce à un traitement préventif à base d’anticorps monoclonaux pour les personnes souffrant d’immunodépression. Le pronostic est généralement défavorable pour ces groupes de patients vulnérables, même avec un profil vaccinal complet.

En mars 2021, la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné son feu vert pour l'utilisation d'un traitement préventif contre la COVID-19 spécialement pour les personnes immunodéprimées. Le traitement n'étant pas encore commercialisé, son administration est soumise à un suivi méticuleux et des critères spécifiques qui sont définis par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).
Cet accès précoce est justifié par la difficulté des patients immunodéprimés à produire des anticorps et cela même après avoir été vaccinés. Ce déficit favorise alors l'évolution de la maladie vers une forme grave voire un pronostic mortel pour ces personnes, dont la santé a été fragilisée même avec une bonne complémentaire santé.
La COVID-19, plus dangereux pour les personnes immunodéprimées
L'immunodépression se caractérise par la diminution voire la disparition des défenses immunitaires de l'organisme pour faire face aux infections. Elle peut être la conséquence de plusieurs pathologies ou traitements, tels que :
- Les maladies auto-immunes ;
- Certains types de cancers ;
- Les traitements immunosuppresseurs, post-greffe par exemple pour limiter la survenue de rejet du greffon ;
- Les dialyses répétées.
Ces patients auront donc du mal, ou seront dans l'incapacité même de développer des anticorps contre les infections, telles la COVID-19. Ce problème survient chez la plupart des immunodéprimés , et ce, malgré le fait qu'ils aient déjà bénéficié des trois doses complètes du vaccin anti-SARS-COV 2. Cette fragilité augmente considérablement la probabilité pour ces personnes à développer une forme grave de la maladie. La HAS déclare même que :
On estime qu'en France, 130 000 patients immunodéprimés sont non-répondeurs à un schéma vaccinal complet et ainsi concernés par ce traitement.
Prévenir la forme grave de COVID-19 chez les immunodéprimés, c'est possible
Avec le nouveau traitement préventif par anticorps monoclonaux, à savoir le Ronapreve qui a comme principe actif le casirivimab et l'imdevimad, les patients avec un déficit immunitaire devrait être plus protégés contre la COVID-19.
Il est à préciser que le Ronapreve en lui-même n'est pas encore autorisé pour tout le monde. La HAS octroie un accès précoce depuis mars 2021, aux patients ayant été exposés au SARS-COV 2 avec peu ou pas de réponse immunitaire, même étant vaccinés. Ces critères sont définis par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), entre autres,
Il s'agit de patient ne requérant pas d'oxygénothérapie et chez qui le risque que la maladie puisse évoluer vers des formes graves est élevé.
L'administration du traitement se fera sur une périodicité de quatre semaines, pour les patients contacts, déjà contaminés ou en début d'infection.
À noter que cette autorisation est pour une période de 5 mois, laquelle sera suivie de 2 mois de ré-évaluation.