Relancé officiellement le 6 novembre 2018, après plusieurs déploiements infructueux et de longs mois de test, le DMP (dossier médical partagé) n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Le mois d’août a été principalement marqué par la publication d’un avenant signé par les syndicats de biologistes médicaux et l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), en vue de donner un coup de pouce à l’expansion du dispositif.

À moins d'un an du dernier lancement du dossier médical partagé, appelé communément DMP, le nombre d'ouvertures a dépassé le seuil de 6,5 millions d'assurés. C'est la preuve irréfutable que le projet avance d'un pas assuré. À savoir, les officines ont eu un rôle important dans cet essor.
Les biologistes, quant à eux, accusent un peu de retard. D'où l'élaboration d'un avenant à la convention nationale les permettant de s'approprier davantage les carnets de santé informatisés des patients, c'est-à-dire les alimenter et les consulter.
Cet accord, ayant reçu le feu vert du ministère de la Santé, a obtenu l'approbation de presque leur totalité. Et d'autres conventions s'ensuivront dans les années à venir.
Un outil plus qu'indispensable en matière de biologie médicale
Déployé dans le but de faciliter le parcours médical des malades grâce à la qualité, à la coordination et la continuité de leurs soins, le DMP a engrangé essais et réformes avant d'être relancé pour de bon en novembre 2018, sous la houlette de la caisse d'assurance maladie ou CPAM. Pour rappel, ce carnet de santé digital est accessible à tous, et partout, via une application mobile.
Chaque concerné, professionnel ou patient, est à même d'ajouter toutes les informations jugées pertinentes dans le cadre du suivi médical. Tous les acteurs du secteur sont, de ce fait, conviés à alimenter les données ainsi qu'à les consulter scrupuleusement. Toujours est-il que leurs niveaux d'appropriation sont disparates.
Celui des laboratoires de biologie médicale, par exemple, laisse à désirer par rapport à ceux des autres alors que les biologistes ont tout intérêt à s'approprier le dispositif. Ce dernier, leur permettant de prendre connaissance des éléments cliniques qui contribuent à l'ajustement des prescriptions, et ce, en respectant les exigences au niveau des actes de biologie médicale.
Plusieurs avenants se profilent à l'horizon
Le 7 juin 2019 est un jour à marquer dans les annales étant donné que les rapports entre la CPAM et les dirigeants des laboratoires privés d'analyses médicales vont mieux s'organiser grâce à la signature d'un avenant à la convention nationale. Justement, ce dernier entend aussi faciliter le déploiement du DMP par les laborantins.
Ainsi ont apposé leur signature en bas du document :
- L'Uncam (Union nationale des caisses d'assurance maladie) ;
- Le SDB (Syndicat des biologistes) ;
- Le SNMB (Syndicat national des médecins biologistes) ;
- Le SLBC (Syndicat des laboratoires de biologie clinique).
Seul le SJBM (Syndicat des jeunes biologistes médicaux) a fait exception, préférant attendre l'insertion de cet élément dans le prochain protocole d'accord triennal avant de signer quoi que ce soit.
Quoi qu'il en soit, la balance du ministère de la Santé semble se pencher du côté des approbateurs. Aussi, l'avenant a-t-il été rendu public, le 20 août dernier, via une publication dans le Journal officiel.
Celui-ci s'accompagne d'une aide octroyée par l'assurance maladie, échelonnée en deux tranches. Le second ne sera perçu qu'à l'issue d'une période d'observation concluante (le nombre de DMP alimentés doit dépasser, en deux mois, les 100 pour chaque site géographique).
À noter que ce coup de main pour disposer de l'équipement initial du système de gestion étoffé d'une « version interopérable DMP du logiciel métier » n'est disponible que jusqu'à fin 2020. D'autres avenants vont pointer le bout de leur nez, avec de nouveaux objectifs et de nouvelles réformes, notamment en ce qui concerne la mise en place des systèmes de financement des modules, comme pour :
- La création et la consultation des carnets électroniques par les personnels de laboratoire, attendue pour 2020 et 2021 ;
- L'enregistrement des informations sous forme de données structurées codées selon la nomenclature LOINC, prévue pour 2021 et 2022.
« L'accompagnement du déploiement technique et des modalités de transmission par voie électronique au DMP des résultats d'examens de biologie médicale, notamment via des aides financières relatives à l'interopérabilité des systèmes de gestion »