Le coût de l’assurance habitation pourrait augmenter de 130 % à 200 % d’ici à 2030, prévient l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans une récente étude. La hausse ininterrompue et conséquente des températures ces dernières années accroit le risque de catastrophes naturelles. L’Occitanie et PACA seront les régions les plus durement affectées.

De 130 % à 200 % de hausse des primes d’assurance habitation d’ici 30 ans

Jusqu'à 200 % de hausse des primes d'assurance habitation d'ici 2030

Les spécialistes de l'assurance estiment à 33 % la croissance des primes d'assurance habitation à travers l'Hexagone au cours de la dernière décennie. Et leurs prévisions jusqu'à 2030 sont encore plus pessimistes.

Dernièrement, l'APCR, organe de la Banque de France, a annoncé un

bond de 130 % à 200 % des cotisations au cours des 8 prochaines années ».

Cette révision passerait par un alourdissement de la taxe dite « Catnat » pour les catastrophes naturelles, prélevée sur l'ensemble des polices dans les segments du résidentiel et de l'automobile.

L'Autorité affirme que « rien qu'entre 2022 et 2025, le montant de cette taxe pourrait gagner 12 % à 18 % à l'horizon 2025 ». Pour les assureurs, « cette mesure, bien que décriée par les ménages, est inévitable pour préserver l'équilibre financier du régime ».

Ce phénomène va pousser les ménages à recourir régulièrement aux comparateurs en ligne pour trouver une offre d'assurance habitation pas chère et changer de couverture, d'autant que la loi permet la résiliation à tout moment sans pénalité.

Une explosion justifiée par les coûts exponentiels des dommages liés au climat

« L'envolée des primes d'assurance multirisques habitation serait due au réchauffement climatique, qui provoque de fortes chaleurs et de grandes sécheresses dans de nombreuses régions françaises », indiquent ces professionnels.

Or, l'indemnisation des dommages résultant des problèmes météorologiques a littéralement explosé ces dernières années.

Entre 2016 et 2020, les assureurs ont déboursé 1,7 milliard en moyenne pour les catastrophes naturelles, soit un milliard d'euros supplémentaires par an par rapport à la période 2011-2015.

France Assureurs, Fédération qui regroupe la majorité des acteurs du marché, évalue à

« 43 milliards d'euros le montant cumulé des dégâts dus aux questions climatiques d'ici 2050 ».

En conséquence, les compagnies relèvent leurs barèmes pour compenser ce surcoût, voire refusent de prendre en charge les zones jugées les plus dangereuses en la matière. Ils réclament d'ailleurs en plus de la prévention

« Un ajustement des cotisations en fonction du risque réel, ce qui remet en cause le principe de la mutualisation sur lequel repose historiquement le système français ».

Les risques liés aux aléas météorologiques sont particulièrement élevés pour les régions du Sud-Est, sous forme de sécheresse ou d'orages cévenols. Sans surprise, c'est en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur que les hausses sont les plus marquées avec +40,6 % et +33,3 % respectivement.