Les séquelles sociales de la crise du coronavirus commencent à se faire sentir en France. Le pays enregistre une hausse importante du nombre de sans-abris et de personnes mal logées. Même si des mesures gouvernementales pour l’accès au logement ont été lancées en urgence, il reste beaucoup à faire. La fondation Abbé Pierre sollicite des solutions durables.

4,1 millions de cas de mal-logement enregistrés en France

Dans son rapport annuel 2021, la fondation Abbé Pierre alerte sur la hausse du taux de mal-logement en France. Le document fait état de 4,1 millions de personnes sans abri, mal logées ou hébergées en urgence chez des proches. La situation se complique depuis la crise sanitaire où la construction de logements sociaux était en arrêt. Le manque de suivis sociaux a aussi généré des impacts importants chez les plus démunis.

Luttant pour le logement des défavorisés, la fondation incite les pouvoirs publics à mettre en place des solutions durables. En attendant les nouvelles mesures prises par l'État, une assurance habitation est fortement recommandée.


Le Logement d'abord pour privilégier les mesures à effet durable contre le sans-abrisme

Partout dans le monde, les programmes de Logement d'abord se multiplient. Aux États-Unis, cette approche a permis de trouver rapidement des solutions d'hébergement pour les sans-abris. Et ce, avec une réussite de 80 % chez ceux qui ont pu garder leur logement après deux ans. Ce taux est de 90 % pour le Canada.

En France, le plan quinquennal pour le Logement d'abord et la lutte contre le sans-abrisme a été lancé en 2018. Il prendra fin en 2022. Il s'agit d'une réforme structurelle de l'accès au logement des personnes sans domicile. Le gouvernement privilégie l'accès direct au logement dans le cadre des programmes de réinsertion des sans-abris.

Durant la crise du coronavirus, des mesures contre la casse sociale ont été enclenchées. Il s'agit entre autres du fonds d'aide au relogement d'urgence (FARU). On cite également les augmentations du budget pour créer plus de place dans les centres d'hébergement d'urgence (CHU).

Pourtant, ce sont des solutions à court terme qu'il convient d'améliorer. On distingue par exemple les actions de relogement avec accompagnement des personnes dépendantes. Les individus souffrant de problèmes psychologiques peuvent également être mieux assistés.

Qu'en est-il du droit au logement??

Droit à valeur constitutionnelle, le droit au logement a été appliqué en France dès 2002. Le 8e rapport du Haut comité pour le logement des personnes défavorisé atteste que :

Le non-respect du droit au logement met en cause la vie familiale et le respect de son intimité, il porte atteinte à la santé physique et psychique, il s'oppose à l'épanouissement et à la réussite scolaire des enfants, et souvent à l'accès à l'emploi des parents.

En 2007, la loi sur le droit au logement opposable (DALO) vient en renfort. Elle permet aux victimes de mal-logement d'engager des procès. Cependant, la procédure ne concerne que les personnes de nationalité française et qui disposent d'un titre de séjour. Il faut aussi prouver l'incapacité matérielle à accéder à un logement convenable. Les logements sociaux sont également soumis à des réglementations spécifiques d'accès. Malgré ces différentes mesures, on compte encore 300?000 Français sans domicile ou vivant dans la rue.