Selon un rapport récent présenté par l'AQC (Agence Qualité Construction), les indemnisations versées par les assureurs ont continuellement augmenté ces dernières années à cause des malfaçons dans les logements neufs. Les cas les plus courants concernent surtout les revêtements de sol. Toutefois, d’autres éléments peuvent aussi se révéler défectueux, des portes aux fenêtres en passant par la toiture.

Les assureurs déplorent la multiplication des malfaçons sur les logements neufs

Les Français constatent régulièrement des malfaçons sur les logements neufs. Depuis quelques années, les assureurs ont d'ailleurs noté une hausse continue des indemnisations nécessaires pour résoudre ces problèmes. Les compagnies d'assurance ont ainsi versé 754 millions d'euros en 2017, soit près du double de la somme payée en 2008.

D'après les analyses de l'AQC (Agence Qualité Construction), ce montant pourrait continuer à augmenter cette année. Les malfaçons dans le domaine touchent le plus souvent les revêtements de sol.

Toutefois, les clients deviennent de plus en plus exigeants en raison du niveau de négligence dans le secteur. Les éléments déclarés comme défectueux tendent donc à se multiplier.

Les particuliers sont de moins en moins tolérants

Dans le rapport de l'AQC, les portes et les fenêtres hors toiture se placent en quatrième position des malfaçons les plus fréquentes, après les revêtements de sol, les couvertures en tuile et les malfaçons structurelles. Elles représentent ainsi près de 7 % des cas observés, juste devant les défauts sur les toitures-terrasses avec protection.


Les problèmes de sanitaires les suivent de près et constituent 6 % des malfaçons. Ils sont notamment provoqués par l'engouement récent pour les WC suspendus et les douches à l'italienne. Ces équipements favorisent pourtant l'apparition de fissures. Enfin, les malfaçons au niveau des façades représentent moins de 5 % des cas.

Selon la coauteure du rapport de l'AQC, Catherine Labat :

« On n'observe pas nécessairement plus de malfaçons qu'avant. En revanche, le degré de tolérance des particuliers s'est beaucoup réduit ».

D'ailleurs, avant 2008, il était assez courant de voir des reprises de chantiers en cas de problème. Actuellement, les clients règlent souvent ces litiges auprès des assureurs. Ce changement de pratique permet également d'expliquer l'augmentation des prestations fournies par les compagnies d'assurance.

Les malfaçons touchent surtout les revêtements de sol

De 2007 à 2018, la somme versée en assurance dommage ouvrage a connu une hausse notable au niveau des logements neufs, en passant de 430 millions à 754 millions d'euros. L'AQC a par ailleurs relevé les cas de malfaçons les plus récurrents.

Le revêtement de sol est le premier concerné par ce phénomène. Il s'agit généralement d'une fissure apparaissant sur un carrelage mal posé. De 2016 à 2018, ce scénario est observé pour 13,5 % des problèmes dans les maisons et 10,5 % des malfaçons en appartement.


Dans les appartements, les soucis liés aux réseaux d'eau à l'intérieur du bâtiment se retrouvent en deuxième position, soit dans 8 % des cas. Pour les maisons, en revanche, la seconde place est occupée par les malfaçons présentes sur les toitures en tuiles.

Assez courants, les défauts structurels sur les poteaux et les poutres porteurs figurent en troisième position de la liste. Ils ont tendance à progresser rapidement, pour atteindre près de 8 % entre 2016 et 2018 en appartement.

Pourtant, ils représentaient encore 4 % des malfaçons enregistrées sur la période entre 2008 et 2018. Néanmoins, la stabilité de la construction est seulement affectée dans 10 % des bâtiments observés.