3 237. C’est le nombre de communes ayant été officiellement reconnues, par le biais d’arrêtés ministériels, comme sujettes aux cas de retrait-gonflement des argiles (RGA) en 2018. Les occupants des maisons situées dans ces localités devront donc bénéficier de travaux de réparation des murs ou de consolidation des fondations.

Tous les ans, près de 20 000 ménages résidant en France subissent les conséquences de la subsidence, se traduisant par un mouvement des terrains argileux situés sous leur demeure. Ainsi, les portes peinent à se fermer et les murs se fissurent. Les foyers craignent que leur maison ne s'effondre à tout moment.
Ce phénomène pourrait prendre de l'ampleur au point de devenir une tendance, s'il faut tenir compte du changement climatique.
En se référant au rapport des sénateurs qui se sont basés sur de nombreuses études, dont celles de la FFA, d'ici la moitié du XXIème siècle, les dégâts provoqués par la sécheresse devraient être multipliés par trois.
Des travaux qui excèdent les 25 000 euros en cas de fissures
Les sols argileux peuvent bouger du fait de l'alternance des saisons, comme l'indique la FFA, par l'intermédiaire de son directeur des assurances, Stéphane Pénet :
Le sol se rétrécit au moment de la sécheresse et lorsque les pluies d'hiver reviennent, il se regonfle. C'est à ce moment-là qu'on voit apparaître des fissures sur les murs.
Une personne dispose de 10 jours pour déposer une demande d'indemnisation auprès de son assureur dès lors que sa demeure a subi les conséquences inquiétantes de la sécheresse.
La compagnie d'assurance se chargera d'apprécier le coût des dégâts pour ensuite indemniser la victime dans les 3 mois qui suivent la parution de l'arrêté ministériel. Ce document atteste de l'existence de la catastrophe naturelle qui sévit dans la commune concernée.
Un récent rapport dressé par les parlementaires concernant les risques climatiques établit qu'une habitation dont les murs sont fissurés requiert 25 500 euros de travaux en moyenne. Bien que l'état de catastrophe soit reconnu, la somme qui reste à la charge de l'assuré s'élève à 1 520 euros.
Et la note peut grimper si la commune concernée a par exemple omis d'instaurer un programme de prévention de risques auprès de ses habitants.
Une possible augmentation du taux de sinistralité incite à prendre des résolutions
Les membres du Sénat soulignent que le nombre de maisons pouvant être endommagées du fait du mouvement des terres argileuses s'établit à plus de 4 millions. Ceci dit, les ménages devraient vérifier à l'avance que leur assurance habitation comporte bien une garantie « sécheresse ».
D'ailleurs, ce chiffre risque d'augmenter dans la mesure où la catastrophe naturelle marquera particulièrement certaines régions cette année. C'est ce qu'énonce Thierry Cohignac, un haut responsable de la Caisse centrale de réassurance (CCR). Outre la région provençale, les localités situées en Auvergne et dans la basse vallée du Rhône seront par exemple concernées, à en croire les signes annonciateurs.
Au même intervenant d'ajouter que face à cette situation, les autorités ont décidé d'accentuer les mesures préventives pour réduire les éventuels dégâts financiers :
La loi Elan va rendre obligatoires les études de sol avant de construire une maison dans les zones où il y a beaucoup d'argile. Cela devrait permettre de réduire la sinistralité sécheresse sur les nouvelles maisons.
En tout cas, sur la période 1989-2018, la couverture des sinistres liés à la sécheresse a coûté 12 milliards d'euros aux assureurs. Il s'agit ainsi de la catastrophe naturelle la plus onéreuse après les inondations (plus de 20 milliards d'euros), d'après Thierry Cohignac. En 2018, les dépenses ont été estimées entre 850 millions et 1 milliard d'euros.