Dans l’ensemble, les assureurs ont indemnisé moins de sinistres durant le confinement, notamment dans les branches automobile et habitation. Ils ont donc pu faire des économies sur cette période. Certains acteurs comme la MAIF ont ainsi décidé de redistribuer les gains aux conducteurs. Les souscripteurs de couverture habitation espèrent bénéficier d’un geste commercial similaire.

Les assureurs réduiront-ils les primes liées à la couverture habitation ?

Durant le confinement, la restriction des déplacements a réduit significativement le taux de sinistralité et les dépenses en indemnisation sur les contrats de couverture automobile. Cette tendance a incité un courtier en ligne à analyser les effets du dispositif sanitaire dans le secteur de l'assurance habitation. Les résultats de l'étude ont été publiés par Le Monde.

Selon cette enquête, le nombre de sinistres couverts a également baissé dans la branche habitation sur toute la période de confinement. Cette baisse est estimée à 75 % pour les cambriolages, 30 % pour les dégâts des eaux et 27 % pour les incendies. Les assureurs ont ainsi pu économiser jusqu'à 226 millions d'euros.

Une réduction peu probable

Eu égard aux économies réalisées, les consommateurs espèrent voir leurs assureurs prendre exemple sur la MAIF et redistribuer les gains obtenus sur les contrats habitation durant le confinement. Les analystes expriment toutefois des doutes par rapport à cette éventualité.


En effet, la réduction du nombre de sinistres dans le domaine de l'habitation est moins importante que dans la branche automobile. Ainsi, les sommes économisées sont relativement plus faibles. De plus, les compagnies d'assurance manquent de visibilité concernant les conséquences à long terme de la crise actuelle. Elles préfèrent donc faire preuve de prudence.

Le fondateur du cabinet Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler, recommande notamment :

Restons prudents sur le chiffrage des gains [car] en période de crise, le risque habitation se dégrade souvent en raison d'une baisse du niveau d'entretien des logements.

Cette situation s'explique essentiellement par la chute des revenus des ménages suite au confinement et aux retombées économiques de la pandémie de Covid-19.

Un épisode exceptionnel

Pendant le confinement, le nombre d'accidents de la route et autres sinistres liés à la circulation a baissé de manière spectaculaire en France. En effet, la grande majorité des automobilistes ont été immobilisés avec leur véhicule durant cette période exceptionnelle.

La restriction des déplacements s'est également traduite par une hausse significative du temps passé dans le domicile. Dans ce contexte, les risques de cambriolage ont logiquement baissé. Les incendies et les dégâts des eaux suivent également cette tendance, car les Français sont restés chez eux durant près de deux mois.

Selon certains spécialistes, ce phénomène pourrait perdurer en raison des conséquences de la crise sanitaire sur le monde du travail et le mode de vie de la population. De nombreux individus sont en effet devenus plus sédentaires et privilégient désormais le télétravail. Toutefois, il est difficile de prévoir avec certitude l'impact de ces réactions post-confinement à grande échelle et à long terme.