La question de la transition énergétique se limite trop souvent au transport et à la production d’électricité, pour le grand public et les législateurs. Pourtant, selon l’association Via Sèva, ces domaines ne représentent chacun que 25 % de la consommation d’énergie dans l’Hexagone. Les 50 % restants sont dédiés au chauffage. Il faut donc agir en conséquence.

Le chauffage est un élément déterminant dans la transition énergétique

Une chaudière inadaptée ou vétuste peut provoquer des accidents domestiques obligeant les victimes à recourir à leur assurance multirisques habitation. Au-delà de la sécurité, le remplacement de ces équipements permet d'améliorer la performance énergétique du logement. Ainsi, le gouvernement a récemment lancé Ma Prime Renov' pour encourager les Français à moderniser leur chauffage.

Ce nouveau dispositif a remplacé le CITE (Crédit d'Impôt Transition Énergétique) depuis le début de l'année. Concrètement, il s'agit d'un soutien financier accordé aux ménages souhaitant améliorer leur système d'isolation et réduire leur consommation d'énergie.

L'exécutif projette de distribuer 200 000 aides cette année dans le cadre de son programme pour la rénovation énergétique du secteur immobilier.

Des ménages fragiles sur le plan énergétique

Actuellement, 11,7 % des Français ont du mal à se chauffer suffisamment et à régler leur facture énergétique. C'est ce que révèle une étude récente menée par l'ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique). Ce rapport, publié début janvier dernier, montre d'ailleurs une hausse significative de la précarité énergétique dans l'Hexagone.


Avec 6,8 millions d'individus concernés en 2019, celle-ci a touché 233 000 personnes supplémentaires par rapport à l'année précédente. Résultat, le nombre de demandeurs d'aides et de ménages victimes de coupures d'électricité et de gaz (en raison d'impayés) s'accroît.

D'après l'observatoire, 15 % des foyers sondés ont eu froid durant l'hiver 2018-2019. Cette situation s'explique par une isolation inadéquate du bâtiment (41 % des cas) ou par un dysfonctionnement du système de chauffage (24 %).

L'ONPE a également constaté que les équipements utilisés étaient parfois insuffisants (20 % des cas). Enfin, certains ménages (7 %) se sont fixés volontairement des restrictions pour limiter les dépenses. Ainsi, la lutte contre cette forme de précarité passe nécessairement par la rénovation énergétique du secteur immobilier.

Selon Arnaud Leroy, président de l'ONPE et de l'Ademe :

Une mission d'accompagnement des ménages doit être renforcée sur l'ensemble du territoire pour permettre aux millions de ménages qui ne peuvent plus assurer de confort dans leur logement, de sortir de cette situation.

Un changement important pour les consommateurs

Début janvier, l'association Via Sèva a publié son baromètre annuel sur le chauffage des ménages en France, réalisé par l'IPSOS en collaboration avec l'Ademe. Selon cette étude, les Français se préoccupent de plus en plus des effets de leur chauffage sur l'environnement.


Le baromètre Via Sèva a notamment révélé que les chauffages au gaz et à l'électricité prédominent souvent dans les agglomérations comptant plus de 20 000 résidents. Ces deux sources d'énergie sont respectivement utilisées par 41 % des foyers. D'autre part, 62 % des ménages possèdent un dispositif de chauffage individuel et 36 % utilisent un système collectif.

D'autre part, 64 % des sondés ont déclaré être disposés à changer leur mode de chauffage, à la fois pour des raisons écologiques et économiques. Ainsi, cette intention est désormais partagée par la majeure partie de la population.

En choisissant leur système de chauffage, les personnes interrogées comptent d'ailleurs privilégier les équipements économiques (71 %), écologiques (53 %) et sécuritaires (34 %).

Pour la majorité des citoyens, les collectivités territoriales sont les premiers acteurs en mesure de changer les mentalités des ménages. En effet, 59 % des participants au sondage partagent un point de vue. Ils considèrent que ces entités sont les premières devant promouvoir l'utilisation de ressources moins polluantes dans le chauffage et la production énergétique en général.