Les agences immobilières reçoivent tellement de demandes de logements qu’elles se voient obligées de trouver des solutions pour trier rapidement les candidatures. Il s’agit de gagner du temps dans la composition des dossiers et dans la réalisation des visites. Quels sont les critères retenus par les professionnels et les particuliers ?

Comment les propriétaires franciliens trient-ils les dossiers des candidats à la location ?

À Paris, la population assiste à une pénurie de logements. Or, la demande y est particulièrement forte, y compris dans la banlieue. L'offre ne suit plus, notamment lorsqu'il est question des petits appartements pouvant être loués à un prix abordable.

En effet, ces offres sont davantage susceptibles de convenir aux étudiants et aux jeunes qui viennent tout juste d'entrer dans la vie active. Ainsi, les candidatures pullulent. En est-il de même avec l'assurance habitation ?

Face à cet engouement, il devient de plus en plus courant de voir les candidats être invités à compléter un formulaire en ligne. Certaines entreprises se sont d'ailleurs spécialisées dans cette tâche.

Une sélection de dossiers rigoureuse

La garantie des loyers impayés (GLI) qui est signée par les propriétaires auprès des assureurs se démocratise. Ainsi, il peut en résulter une tendance à la sélection automatique des dossiers. Les compagnies privilégient notamment les candidats à la location dont la situation financière est la plus rassurante.


D'autres propriétaires comptent sur les formulaires remplis en ligne par les candidats. Le « dossier locataire » comprend entre autres des informations sur la situation professionnelle des intéressés, les garanties souscrites et leurs revenus. Ainsi, les bailleurs peuvent par exemple trier les dossiers selon que les futurs locataires possèdent ou non un CDI.

Eddie Jacquemart, qui est à la tête d'une association de locataires, juge cette pratique quelque peu discriminante et formule ses recommandations :

« C'est un système discriminant… On doit instaurer une véritable mixité sociale dans le parc privé, avec des quotas, et mettre en place une garantie universelle, pour que tout le monde soit logé à la même enseigne. »

Les professionnels veulent gagner du temps

De plus en plus d'agences immobilières se tournent vers de jeunes pousses qui proposent de sous-traiter le traitement des dossiers des candidats. C'est ce que confirme Marie Assé, qui a créé la start-up parisienne Clustdoc. Selon elle, le marché de l'immobilier est censé contribuer au développement cette année.

Ces Fintech spécialisées dans la gestion locative qui profitent de l'effervescence du marché sont amenées à :

  •  Catégoriser les dossiers en fonction des données insérées par les candidats. 
  •  Trouver un occupant dans les plus brefs délais grâce à un outil d'alerte. 
  •  Gérer les flux de contacts comme le fait la plateforme de location Hello Ding Dong.

Dans le détail, une seule annonce peut aboutir à 300 demandes, comme l'indique Laetitia Caron qui dirige Particuliers à particuliers (PAP). Pour gagner le plus de temps possible, certaines agences exigent les dossiers complets avant toute visite. Celle-ci peut d'ailleurs être groupée comme le fait l'agence immobilière l'Adresse. Les candidats retenus ont préalablement passé un entretien téléphonique.